par | 14 Avr 2025

Don’t Nod secoue Paris : 69 emplois sur la sellette

Ce matin, Paris s’est éveillée sur fond de protestations retentissantes dans le monde du jeu vidéo. Don’t Nod, un des poids lourds de la scène parisienne et créateur de récits interactifs populaires tels que « Life is Strange », a choqué l’écosystème professionnel de la capitale avec une annonce fracassante : un plan de sauvegarde de l’emploi, menace à peine voilée pour 69 de ses employés, soit environ 20 % de ses effectifs. Cette décision, dévoilée le 28 octobre 2024, résonne comme un coup de tonnerre dans une ville où le secteur des technologies numériques est devenu synonyme de prospérité et d’innovation, mais aussi de pression économique et de défis sociétaux. Licenciements : un choc dans un secteur en mutation Le plan de sauvegarde de l’emploi annoncé par Don’t Nod s’apparente à une opération de réduction drastique du personnel, justifiée par des « résultats économiques dégradés » à la suite des performances mitigées de ses récentes sorties. Cette révélation, selon un rapport officiel, a provoqué une onde de choc parmi les 350 âmes formant la force vive de ce studio basé à Paris. Les employés, qui avaient jusqu’ici contribué à des œuvres vidéoludiques acclamées dans le monde entier, se retrouvent confrontés à une incertitude […]
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Ce matin, Paris s’est éveillée sur fond de protestations retentissantes dans le monde du jeu vidéo. Don’t Nod, un des poids lourds de la scène parisienne et créateur de récits interactifs populaires tels que « Life is Strange », a choqué l’écosystème professionnel de la capitale avec une annonce fracassante : un plan de sauvegarde de l’emploi, menace à peine voilée pour 69 de ses employés, soit environ 20 % de ses effectifs. Cette décision, dévoilée le 28 octobre 2024, résonne comme un coup de tonnerre dans une ville où le secteur des technologies numériques est devenu synonyme de prospérité et d’innovation, mais aussi de pression économique et de défis sociétaux.

Licenciements : un choc dans un secteur en mutation

Le plan de sauvegarde de l’emploi annoncé par Don’t Nod s’apparente à une opération de réduction drastique du personnel, justifiée par des « résultats économiques dégradés » à la suite des performances mitigées de ses récentes sorties. Cette révélation, selon un rapport officiel, a provoqué une onde de choc parmi les 350 âmes formant la force vive de ce studio basé à Paris. Les employés, qui avaient jusqu’ici contribué à des œuvres vidéoludiques acclamées dans le monde entier, se retrouvent confrontés à une incertitude angoissante et, surtout, à un avenir immédiatement menacé.

La réaction ne s’est pas fait attendre : une mobilisation spontanée a vu le jour devant les bureaux de la société, où une cinquantaine de personnes ont manifesté leur mécontentement contre cette coupe drastique des effectifs. L’incompréhension est totale parmi des salariés qui, bien que non experts en gestion financière, remettent en question la transparence de la démarche. Selon eux, aucune justification documentée n’a été fournie par la direction pour justifier amplement cette décision perçue comme précipitée. Ce climat de tension s’est exacerbé lorsque le syndicat STJV a rendu publique une lettre ouverte, pièce vive signée par plus de 150 salariés demandant l’annulation pure et simple de ce PSE.

Une mobilisation révélatrice et des réactions en chaîne

Le bras de fer s’engage non seulement sur le terrain de l’emploi, mais aussi sur celui de la confiance et de la transparence. Les employés reprochent à la direction de Don’t Nod un dialogue unilatéral, où les enjeux sont cachés derrière un voile d’opacité, et où la parole des salariés semble étouffée. Une critique constante et acerbe perce à travers les rangs des protestataires : les décisions managériales sont-elles guidées par la préservation de la créativité et de la réputation du studio, ou uniquement par des considérations financières à court terme ?

Cette situation à Paris n’est pas isolée, mais s’inscrit dans un contexte plus large de réajustements brutaux post-pandémie, où plusieurs studios de jeu vidéo, dont Spiders et Ubisoft, ont connu des mouvements similaires. Les impacts de la COVID-19 sur l’économie ont contraint de nombreuses entreprises à revoir leur stratégie et leur structure interne, mais la récurrence de ces plans sociaux dans le secteur commence à inquiéter sérieusement.

Sur la scène politique, la réponse ne s’est pas fait attendre. Le député Alexis Corbière et l’élan sonnant de son collègue Antoine Léaument ont rapidement dénoncé le manque de conditions associé aux aides publiques attribuées à ces entreprises. Ils ont exigé de conditionner ces aides à une meilleure sauvegarde des emplois, soulignant le rôle crucial que joue ce secteur dans le rayonnement de l’économie numérique française.

À l’ombre des chiffres : le cri des travailleurs et l’avenir du secteur

Au milieu de cette tourmente, un employé anonyme de Don’t Nod résume ainsi le désarroi collectif : « Nous avons consacré des années à bâtir des jeux qui ont marqué le public. Voir nos efforts réduits à néant par des décisions économiques opaques est démoralisant. » Cette phrase, à elle seule, encapsule le sentiment de trahison ressenti par ceux qui, de leur talent et leur passion, ont façonné l’âme du studio. Tandis que les grandes entreprises tentent de naviguer à travers des crises économiques successives, la pression monte sur les dirigeants pour concilier impératifs économiques avec la précieuse préservation des talents.

Ce point complet sur l’état du secteur pose inévitablement la question de sa viabilité. Peut-on vraiment envisager la pérennité de telle industrie si la créativité et l’engagement des travailleurs se heurtent systématiquement à la realpolitik de la gestion financière? La situation chez Don’t Nod se veut un révélateur des tensions sous-jacentes qui animent le monde du travail parisien – un miroir impitoyable des choix devinés mais rarement contestés, là où la course perpétuelle au profit semble étouffer les aspirations individuelles et collectives.

Dans cette tragi-comédie économique, les salariés parisiens deviennent autant de funambules jonglant avec l’incertitude d’un jour sans lendemain. Pour survivre dans cette jungle, il est urgent de repenser les priorités, de réajuster les alignements, avant que le jeu ne se termine irrémédiablement pour beaucoup trop d’entre eux. Cette effroyable rupture d’équilibre nous interpelle tous : jusqu’où sommes-nous prêts à sacrifier l’humain sur l’autel de l’efficience économique?

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼