Des chiffres qui décoiffent
Trois semaines après l’arrivée de la saison 2, l’algorithme Launchmetrics s’affole : 96 millions de dollars d’impact médiatique, soit davantage qu’une Fashion Week entière. Dans la foulée, les recherches de bucket hats Kangol bondissent de +342 % et les bérets affichent +41 % sur Lyst. Rebelote en août 2024 : la première partie de la saison 4 cartonne avec 19,9 millions de vues en quatre jours, décrochant la première place mondiale.
Quand le streaming dicte la tendance
Chaque scène devient un défilé interactif. Klarna enregistre +130 % de ventes de gilets matelassés et +77 % pour les bérets multicolores dès qu’Emily traverse la rue Mouffetard. La veste vinyle blanche de chez Courrèges fait grimper les recherches de +194 % en une semaine. Netflix ne se contente plus de diffuser des séries : il écrit la palette Pantone des saisons à venir.
French girl beauty sous haute tension
Le 15 août 2024, la bande-annonce de la saison 4 surgit et, en 24 h, les recherches « French girl makeup » doublent. Dans la foulée, la marque de cosmétiques Emily in Paris fait sensation : son lait corps Bergamote et Rose est présent partout sur Instagram. Une texture satinée et un parfum d’agrume pétillant mêlé à la rose de Grasse, parfait pour matcher avec les looks vitaminés d’Emily. Les rouges à lèvres L’Absolu Rouge édition Tour Eiffel disparaissent en rayon, pendant que Lancôme prépare déjà une collection permanente. Moralité : Netflix ne propose plus seulement des séries, il décide aussi de la teinte de ton blush.
Placements produits ou sermons fashion ?
Oublie les placements discrets : la Vespa Dior 946 devient collector sur bitume, les valises Rimowa glissent en boucle et Vestiaire Collective explose ses ventes. Ici, chaque accessoire s’offre son quart d’heure de gloire : plus viral qu’un défilé haute couture, moins cher qu’une double page dans Vogue. Le luxe a quitté le front-row pour squatter le plan serré en 4K. Amen pour la costumière.
Le vrai message derrière les paillettes
Derrière le strass, un appel à l’excès : ose la couleur, le flashy, le clinquant. +79 % de ventes de vestes rayées après l’épisode Roland-Garros, raz-de-marée sur les cuissardes pastel… Ici, le style n’est plus réservé aux initiés, c’est une fête foraine où chacun peut monter sur le manège. Emily prône l’exubérance grand public ; et si les puristes du beige froncent les sourcils, tant mieux : l’avant-garde pousse toujours sur les ruines du bon goût trop sage.
Ma confession flashy
J’ai longtemps ricané devant ce look de « majorette numérique »… jusqu’à craquer pour un béret citron à trois heures du matin. Verdict : l’audace, c’est contagieux. Et parfois, un rouge à lèvres incandescent remplace mieux qu’une séance chez le psy. Alors, si un trench vert pomme te fait de l’œil, cède à la tentation. Si on te glisse un « tiens, voilà l’Emily du quartier », souris : mieux vaut être une caricature flamboyante qu’une ombre bien peignée.