par | 16 Oct 2024 à 13:10

Plonger dans l’univers de Benjamin Lacombe : quand Monsieur le Lapin Blanc nous file entre les doigts

Si t’as jamais entendu parler de Benjamin Lacombe, c’est que t’as raté quelque chose. Ouais, ce gars-là, illustrateur d’exception, a décidé de jeter son dévolu sur une figure littéraire bien connue, Monsieur le Lapin Blanc. Tu sais, ce mec flippant et pressé dans Alice au pays des merveilles d’Alice Liddell. Mais attention, il l’a pas juste redessiné en mode mignon, il lui a foutu un coup de fouet visuel dans une exposition qui claque actuellement chez Deyrolle, à Paris. Un lieu tout aussi déjanté que son sujet.
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une expérience entre taxidermie et merveilles

Chez Deyrolle, on est entre la ménagerie empaillée et le cabinet de curiosités où tout est flippant mais fascinant. Benjamin Lacombe a choisi cet endroit pour exposer les œuvres originales de Monsieur le Lapin Blanc. Et franchement, c’est un coup de génie. Quand tu te balades entre des animaux figés dans une pose éternelle et que tu tombes sur le regard halluciné de son Lapin Blanc, ça te fout une claque. Lacombe arrive à distiller l’essence même de cette créature : le stress d’être en retard dans un monde où le temps nous bouffe tout cru. Ça te rappelle un truc, non ? Parce qu’on court tous derrière un lapin imaginaire, pressés par des deadlines, les réseaux, et une société qui te dit de performer sans arrêt.

l’obsession du temps, thème intemporel

Le Lapin Blanc, c’est plus qu’un personnage de conte pour enfants. Ce gars représente toute l’angoisse existentielle de nos vies modernes. Qui ici n’a jamais paniqué en se rendant compte qu’il était à la bourre ? Lacombe, avec ses coups de pinceau délicats mais affûtés, nous met face à cette anxiété perpétuelle. Son art, c’est du Baudelaire visuel : il t’enrobe dans une beauté démesurée pour mieux te montrer la pourriture en dessous. C’est l’angoisse du temps qui file, une allégorie de notre incapacité à ralentir.

Et d’ailleurs, quand t’as le nez sur une de ses toiles, tu te dis que le monde court à sa perte, à coups de “il est tard, je suis en retard”. Que ce soit avec ton taf, tes relations ou ta vie perso, Lacombe te rappelle que t’es le lapin blanc de quelqu’un.

lacombe entre Lewis Carroll et Tim Burton

En parlant de références, Lacombe pioche à gauche à droite. Il te balance du Lewis Carroll bien sûr, mais tu sens aussi l’influence d’un Tim Burton qui aurait pris un rail de poésie française avant de dessiner. Des couleurs sombres, des yeux trop grands pour être rassurants, des expressions qui te hantent après coup. Il joue avec nos nerfs et nos yeux. Mais au lieu de te faire flipper comme une série B cheap, il te fascine et t’attire plus profond dans sa vision.

Et y’a pas que des tableaux, hein. Non, Monsieur Lacombe s’amuse à mixer les supports. Papier découpé, sculptures, impressions grand format, tout est bon pour te plonger encore plus dans son délire visuel. D’ailleurs, l’expo est interactive, t’as des QR codes qui te donnent accès à encore plus d’infos sur les œuvres. Une immersion totale dans la tête d’un génie tourmenté.

l’art comme antidote à la routine ?

Ce qui est particulièrement savoureux dans cette expo, c’est que Lacombe te fait te poser une question existentielle : l’art, c’est pour s’échapper ou pour mieux comprendre ? C’est une sacrée question, surtout dans un monde où on est matraqué d’infos toutes les deux secondes. Peut-être que prendre le temps de s’arrêter devant une œuvre d’art, de la contempler vraiment, c’est un acte de rébellion. Une manière de dire à ton propre lapin blanc : “Attends deux secondes, j’me fais une pause”.

Parce que c’est ça aussi l’art. Pas juste une jolie image sur un mur, mais une porte ouverte sur des émotions brutes, des réflexions sur la société, sur toi-même. Et Lacombe, avec son style unique, t’attrape par le col et te balance direct dedans. T’as pas le choix, tu dois affronter ces questions.

où ça nous mène tout ça ?

Alors voilà, si t’as l’occasion de passer chez Deyrolle, fonce voir cette expo. T’en sortiras peut-être pas zen et détendu, mais tu seras confronté à une version de toi-même que tu fuis peut-être depuis longtemps. Monsieur le Lapin Blanc, c’est pas qu’un perso de conte, c’est toi, moi, et tout le monde qui courons après quelque chose, sans vraiment savoir quoi.

Et franchement, merci Benjamin Lacombe de nous le rappeler.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼