Trop de baguette, pas assez de substance
Soyons honnêtes : combien de fois a-t-on vu défiler à l’écran des clichés sur le Paris romantique, la campagne bucolique et le café en terrasse ? Ces images, qui faisaient rêver à l’époque de « Amélie Poulain », tournent aujourd’hui à la caricature. Les spectateurs étrangers, eux, ont soif d’histoires universelles, de personnages complexes, pas d’un défilé de cartes postales où chaque plan semble sponsorisé par l’Office du tourisme.
Prenons un instant pour comparer : pendant que les Américains nous servent des blockbusters calibrés pour l’international, ou que les Coréens explosent avec des thrillers viscéraux et des drames audacieux, on continue d’exporter des comédies sur des trentenaires en crise de couple. La formule est usée, et franchement, même nous, on s’en lasse.
Le cinéma d’auteur : génie ou snobisme stérile ?
Ah, le cinéma d’auteur français, ce domaine réservé où règnent les plans fixes interminables et les dialogues qui semblent sortis d’un séminaire de philo. C’est beau, c’est profond, mais c’est surtout chiant. Et devinez quoi ? Les spectateurs étrangers n’ont pas envie de payer pour ça.
Pendant ce temps, des films comme « Parasite » ou « Everything Everywhere All at Once » prônent l’audace et l’inventivité. Nous ? On a le dernier drame contemplatif sur un pêcheur breton qui regarde l’océan en silence pendant deux heures. Où est passé le souffle narratif, la créativité visuelle, cette capacité à surprendre qui faisait autrefois notre fierté ?
Des exceptions qui confirment la règle
Bien sûr, tout n’est pas perdu. Des réalisateurs comme Julia Ducournau (palme d’or pour Titane) ou Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) prouvent que la France sait encore étonner. Mais ces succès restent l’exception. La majorité des films exportés s’écrasent lamentablement face à la concurrence internationale.
Et si on osait enfin sortir de notre zone de confort ? Imaginez un cinéma français qui ose le mélange des genres, qui s’empare de thèmes universels sans renier sa singularité culturelle. Bref, un cinéma qui parle à tout le monde sans pour autant diluer son essence.
Les leçons à tirer : réinventer la French touch
La baisse des spectateurs étrangers en 2024 n’est pas une fatalité, c’est un électrochoc. Soit on continue de sombrer dans l’autosatisfaction, soit on décide de réinventer la French touch. Pourquoi ne pas s’inspirer de notre propre histoire ? Les films de la Nouvelle Vague ont marqué le monde entier parce qu’ils incarnaient un souffle de liberté et d’innovation. Aujourd’hui, il est temps de retrouver cette audace.
Mon dernier mot
Le cinéma français peut encore briller, mais il doit arrêter de se reposer sur ses lauriers. Les spectateurs internationaux ne sont ni aveugles ni bêtes : ils veulent des récits qui les touchent, pas des clichés ou des exercices de style élitistes. Alors messieurs-dames du cinéma, sortez des sentiers battus. Quitte à choquer, quitte à bousculer, mais au moins, faites-nous vibrer. Parce qu’en 2024, la seule chose qui fait peur dans nos films, c’est leur incapacité à se réinventer.