l’art brut, c’est un coup de poing dans la gueule
Josephsohn s’en fiche des détails léchés, de la symétrie impeccable. Ses sculptures dégagent une énergie primitive, une force presque animale. Elles semblent tout droit sorties d’un chantier brut, avec ces volumes massifs et ces formes inachevées qui captent l’essence même de l’être humain. C’est du chaos en trois dimensions, une sorte de bordel organisé où chaque fissure raconte quelque chose. Là où certains cherchent à tout contrôler, lui laisse l’accident se produire, et c’est ce qui rend son travail aussi captivant. On dirait que ses œuvres ont été arrachées à la terre, avec une violence tendre, si cela existe.
Hans Josephsohn, c’est un type qui te rappelle que l’art, ce n’est pas seulement beau ou harmonieux, c’est aussi crade, rugueux, et bordélique. En gros, c’est le reflet de la vraie vie, pas un catalogue Ikea de l’esthétique. Pas de place pour le superficiel chez lui. D’ailleurs, soyons honnêtes, à quand remonte la dernière fois où un morceau d’art moderne t’a vraiment foutu une claque ? Ce gars-là, avec ses formes brutes, te montre que l’art, c’est aussi laisser place aux failles, aux fractures.
l’obsession pour la perfection est morte ici
On vit dans un monde obsédé par l’image, où chaque imperfection est gommée par des filtres Instagram ou Photoshoppée à mort. Mais chez Josephsohn, les défauts sont mis en avant, sublimés. Ça te rappelle ce que disait Oscar Wilde, non ? « To define is to limit. » Si on cherche à définir l’art ou à le rendre « acceptable », on le limite. Et Josephsohn refuse catégoriquement qu’on le limite. Son travail, c’est l’art sans les chaînes, sans les normes. Il célèbre le chaos et la mortalité, il te balance en pleine gueule que l’humain est fragile, éphémère, et que la beauté réside dans cette vulnérabilité.
Regarde ses figures massives, elles sont presque écrasées par leur propre poids. C’est une métaphore de la condition humaine. Nous sommes tous ici à essayer de supporter le poids du monde, tout en tombant en morceaux, peu importe à quel point on essaie de le cacher. C’est presque un doigt d’honneur à cette société qui nous pousse à paraître toujours au top, toujours parfait.
sculptures qui murmurent à l’oreille des âmes brisées
Tu marches dans l’expo, et t’as cette impression que les sculptures te parlent. Pas des mots doux, mais des vérités crues. Josephsohn, lui, parle à ceux qui ont déjà été brisés, à ceux qui savent ce que c’est de tomber et de se relever. Ses œuvres ne te cajolent pas, elles ne cherchent pas à te faire te sentir bien. Elles te confrontent, elles te forcent à regarder ce que tu préfèrerais éviter. Elles sont pleines de scars, des cicatrices qui rappellent que chaque foutue épreuve laisse une trace, mais que c’est ok, c’est ce qui te construit.
Et en même temps, il y a une douceur étrange qui émane de ces morceaux de bronze et de plâtre. Une tendresse cachée dans la brutalité. C’est comme une vieille chanson de Leonard Cohen, une tristesse douce qui te fait sentir plus vivant, plus humain. Parce que c’est ça, au fond, l’humanité : un amas de contradictions, un bordel de sentiments.
au-delà de l’art, un rappel de ce qui compte vraiment
Josephsohn te force à te poser la question : c’est quoi la beauté ? Est-ce que ce sont les lignes parfaites, les corps sculptés au millimètre près ? Ou est-ce que la vraie beauté réside dans les imperfections, dans les failles, dans ce qui fait que chaque être est unique ? Cette expo, c’est un gros rappel que la perfection, c’est surfait, et que ce qui compte, c’est ce qu’on est au fond de nous, avec toutes nos fissures et nos brisures.
Ses sculptures, elles sont là pour nous rappeler que l’art, comme la vie, n’a pas besoin d’être poli, ni lissé. Josephsohn, c’est la beauté brute, c’est le vrai, c’est l’essentiel. Et honnêtement, dans une époque où tout le monde cherche à montrer une façade parfaite, on a plus que jamais besoin de ce genre de rappel.