par | 15 Jan 2025 à 11:01

Le temps passe… mais l’art reste : plongez dans l’univers fascinant de l’art du negoro

Si vous pensiez que la laque japonaise était réservée aux vitrines poussiéreuses des musées d’art asiatique, préparez-vous à une claque esthétique. L’exposition "Le Temps Passe... L'Art du Negoro", signée Kazunori Mizushima, débarque à la Galerie Terres d'Aligre (12e arrondissement de Paris) pour revisiter avec brio une tradition vieille de plusieurs siècles. Et spoiler alert : c’est tout sauf un voyage plan-plan dans le passé.
Temps de lecture : 3 minutes

L’art du negoro : entre beauté et usure

Dans un monde où tout doit briller comme un filtre Instagram, l’art du negoro nous rappelle que la patine du temps a une beauté que le neuf ne pourra jamais égaler. Originaire des temples japonais entre le XIIIe et le XVIe siècle, le negoro désigne ces objets du quotidien, recouverts de laque vermillon sur une sous-couche noire. Avec le temps, les frottements révèlent des éclats sombres sous le rouge éclatant. Ce processus, lent et imparfait, transforme chaque pièce en une œuvre unique, empreinte d’une poésie accidentelle.

C’est un pied de nez aux standards modernes : ici, pas de perfection lisse, mais une beauté dans l’impermanence. Une idée qui ferait bondir Marie Kondo et ses obsessions minimalistes. Mais soyons honnêtes, dans une époque qui valorise le jetable, cette philosophie du wabi-sabi – l’acceptation de l’imperfection – a des airs de révolution silencieuse.

Kazunori Mizushima : la tradition en mode contemporain

Et c’est là que Mizushima entre en scène. Cet artiste contemporain s’empare de cet héritage avec un mélange de respect et d’audace. Il joue sur les contrastes entre l’ancien et le moderne, entre le passé et l’avenir, pour réinterpréter l’art du negoro.

Ses œuvres ne sont pas de simples hommages : ce sont des manifestes visuels qui interrogent notre rapport au temps, à l’usure, et au sens même de l’art. On est loin de la simple contemplation : chaque pièce semble crier “Regardez-moi !” avec une intensité qui vous happe. C’est comme si les objets eux-mêmes savaient qu’ils étaient les stars de l’exposition.

Une immersion dans un Paris qui fait vibrer les traditions

La Galerie Terres d’Aligre, avec son cadre intimiste, offre une scène parfaite pour ces dialogues entre le passé et le présent. Située en plein cœur du 12e arrondissement, elle devient, le temps de cette exposition, un espace de réflexion sur le temps qui passe et la manière dont les objets racontent des histoires que les mots ne peuvent capturer.

Et si cette galerie n’est pas encore sur votre radar, c’est l’occasion parfaite pour découvrir un lieu qui, discrètement mais sûrement, bouscule les codes du monde de l’art parisien.

Pourquoi ça vous parle, même si vous ne vous y attendiez pas

Dans une société qui nous pousse à masquer les signes du temps (bonjour, Botox et Photoshop), l’art du negoro fait l’effet d’un miroir impitoyable et libérateur. Ces objets abîmés, usés, mais sublimes, nous rappellent que tout ce qui a une histoire mérite qu’on s’y attarde. Ils incarnent une forme de résistance douce face à l’accélération effrénée de notre époque.

Mon avis : une leçon d’humilité et d’émotion

Pour être honnête, je m’attendais à une exposition sobre, peut-être un peu austère. Mais non : Mizushima et son negoro m’ont mis une claque monumentale. Chaque pièce est une confrontation avec nos propres idées reçues sur la beauté. C’est un rappel que l’art ne doit pas toujours être flashy ou provocateur pour marquer les esprits. Parfois, il suffit d’un rouge qui s’efface lentement pour révéler une vérité universelle : le temps ne détruit pas, il transforme.

Si vous voulez une bonne dose de profondeur visuelle et philosophique, courez-y. Et prenez le temps. Parce que, comme le negoro, c’est dans l’usure que la magie opère.

Le Temps Passe… L’Art du Negoro

  • Lieu : Galerie Terres d’Aligre, Paris 12e
  • Dates : Du 17 janvier au 22 février 2025

Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs d’art, les nostalgiques modernes, ou simplement ceux qui savent qu’un bon rouge, c’est toujours une valeur sûre.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼