Quand la comédie pointe du doigt nos addictions digitales
Avec « Like », Calbérac nous invite à rire – jaune, bien sûr – de notre dépendance aux réseaux sociaux. Le protagoniste, un anti-héros moderne, s’embarque dans une quête absurde pour décrocher la validation d’un influenceur. Et nous, spectateurs, on se reconnaît un peu trop dans ses galères pour décrocher ces foutus likes.
Dans un monde où tout se monnaye en visibilité, Ivan Calbérac offre une critique acerbe mais hilarante des nouvelles normes sociales. Vous savez, ce moment où vous postez un selfie à Bali, avec la légende pseudo-profonde, espérant récolter une moisson de cœurs rouges… Pour vous rendre compte, deux minutes plus tard, que vous êtes à peine plus visible qu’un commentaire sur MySpace.
Et puis il y a cette satire d’influenceurs. Oui, ceux qui transforment chaque détail de leur vie en contenu monétisable. Dites merci à Calbérac, qui leur offre un portrait cinglant sans jamais tomber dans la caricature facile.
Le théâtre comme espace de résistance à l’algorithme
Ce qui frappe dans cette comédie, c’est sa volonté de réconcilier le virtuel et l’humain. Paradoxalement, le théâtre devient ici une forme de résistance. Pas d’écrans interposés, pas de filtres. Juste des acteurs, de la sueur et de l’émotion brute. Le spectateur est appelé à poser son téléphone (oui, vous avez bien lu) et à se reconnecter… non pas au Wi-Fi, mais à ses semblables. Une révolution silencieuse, non ?
Mais Calbérac ne fait pas que dénoncer. Il réinvente aussi le théâtre comme lieu où la communauté – une vraie, celle avec des visages – peut encore exister. Ironique, non, que ce soit une pièce sur les réseaux sociaux qui nous incite à couper le cordon numérique ?
Une œuvre ancrée dans son époque
Ne vous y trompez pas : sous ses airs de comédie légère, « Like » est aussi un témoignage sur une époque obsédée par l’apparence et la performance. Pensez à « Black Mirror », mais avec l’humour d’un Woody Allen à son meilleur. Calbérac s’empare de nos angoisses modernes – la peur d’être ignoré, d’être « déconnecté » – et les transforme en or comique.
Ajoutez à cela une mise en scène inventive (parions sur des jeux de lumière dignes d’un fil Insta parfait) et une écriture ciselée, et vous avez un cocktail explosif.
Pourquoi vous ne pouvez pas rater ça
Parce que ce n’est pas juste une pièce, c’est une expérience. « Like » est un doigt d’honneur poli à tout ce que notre société valorise de plus superficiel. Mais c’est aussi un rappel, un appel au réveil. Peut-être que ce like dont vous rêvez n’a pas tant d’importance. Peut-être que ce spectacle vous poussera à voir au-delà de l’écran.
En sortant du théâtre, une chose est sûre : vous n’aurez qu’une envie, crier à votre feed que vous venez de voir une des meilleures comédies de l’année. Et oui, ironie oblige, vous le ferez avec un post et un hashtag bien sentis. Mais cette fois, avec un sourire sincère.
