par | 21 Fév 2024 à 14:02

Le cinéma à l’épreuve du feu : Quand les accusations éclipsent l’art

Nora Hamzawi défie l'industrie cinématographique en s'opposant à la sortie de "CE2" de Doillon, suite à des accusations graves. Découvrez pourquoi son combat pourrait redéfinir l'éthique dans le cinéma. Un acte audacieux pour la parole des femmes.
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La Révolte d’une Étoile contre le Système

Dans une ère où le hashtag devient plus puissant que l’épée, Nora Hamzawi a choisi de brandir le sien contre le moulin à vent d’une industrie cinématographique souvent trop sourde aux cris des victimes. Son refus de voir « CE2 », le dernier chef-d’œuvre (ou pas) de Jacques Doillon, envahir les écrans n’est pas seulement un acte de rébellion, c’est un coup de poing sur la table des puissants, un véritable uppercut dans l’estomac de ceux qui pensent pouvoir balayer la parole des femmes sous le tapis rouge de leurs avant-premières.

Le Silence Est d’Or, Sauf Quand il S’agit de Justice

« CE2 », c’est l’histoire d’une lutte, mais pas seulement celle de ses personnages à l’écran. C’est le récit d’une bataille bien réelle, celle d’une industrie qui, entre deux prises, peine à distinguer le bien du mal. Quand Judith Godrèche et ses consœurs accusent Doillon de violences sexuelles, c’est tout le 7ème art qui tremble sur ses bases. Mais au lieu d’un séisme, on nous propose un apéritif, une sortie de film comme si de rien n’était. Comme si l’art pouvait, encore une fois, excuser l’artiste.

Le Paradoxe de l’Œuvre en Cage

Pourquoi s’obstiner à sortir un film entaché par les scandales de son créateur? La production nous parle d’un travail d’équipe, d’une œuvre collective méritant d’être vue. Mais peut-on vraiment séparer l’œuvre de l’artiste, surtout quand les accusations pèsent aussi lourd? La réponse de Bruno Pesery, producteur du film, semble aussi convaincante qu’une promesse électorale la veille du scrutin.

Entre le Marteau et l’Enclume : La Position Ingrate de Nora Hamzawi

Nora Hamzawi se retrouve dans la position délicate de l’artiste engagée, tiraillée entre son intégrité et son métier. Son opposition à la sortie du film n’est pas juste une question de principe; c’est un cri du cœur, une tentative désespérée de faire entendre la voix de celles qui, trop souvent, sont réduites au silence. C’est aussi, peut-être, un signe avant-coureur de ce que devrait être la responsabilité des artistes dans un monde post #MeToo : non pas des spectateurs passifs, mais des acteurs de changement.

Un Appel à l’Action, Pas à la Compassion

La décision de sortir « CE2 » malgré tout est peut-être une invitation au dialogue, comme le prétend Pesery, mais c’est surtout une démonstration de force, un rappel que dans le cinéma, comme ailleurs, le pouvoir a souvent le dernier mot. Mais si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est que chaque empire a sa chute, et que souvent, elle commence avec un seul acte de défiance.

Alors, On Fait Quoi ?

Face à ce dilemme, la question n’est pas de savoir si l’on doit ou non boycotter « CE2 », mais plutôt de comprendre ce que notre choix dit de nous, de nos valeurs. Soutenir Nora Hamzawi, c’est reconnaître que l’art ne justifie pas l’injustice, que le silence est le pire des complices. C’est peut-être, enfin, l’occasion de montrer que dans ce combat, les mots et les actes ont plus de poids que les oscars sur une cheminée.

L’affaire Doillon n’est pas seulement un scandale de plus dans le monde du cinéma; c’est un symptôme d’une maladie bien plus profonde, celle d’un système qui valorise le génie au détriment de l’humanité. Et si l’on veut vraiment que les choses changent, il ne suffit pas de refuser de voir un film; il faut aussi s’engager à ne plus jamais fermer les yeux.

Thomas

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l’actu parisienne – culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼