Le cri du cœur artistique
Là, c’est chaud. Jeudi dernier, le bitume parisien a vibré sous les pas d’une horde d’artistes, de techniciens et de tous ceux qui, d’habitude, préfèrent la pénombre des coulisses ou l’aura des spots lumineux. Mais cette fois, ils étaient tous dehors, en plein jour, criant un ras-le-bol en unisson. Leur ennemi ? L’extrême droite et ce qu’ils perçoivent comme une menace mortelle pour la diversité culturelle et la liberté d’expression en France. Ils ont défilé de la Cinémathèque française au ministère de la Culture, portés par un vent de panique face à une possible prise de pouvoir de ceux qu’ils considèrent comme les méchants du film.
Pourquoi ils sont dans la rue ?
Sophie Binet de la CGT balance sans filtre : « Pour l’extrême droite, la culture c’est de la propagande. » Voilà le pitch. Si vous pensiez que les artistes se battaient juste pour des subventions ou un spotlight, détrompez-vous. Ce qui les amène à battre le pavé avec autant de véhémence, c’est la peur de perdre leur voix, de voir leurs créations devenir des instruments au service d’une idéologie qui ne les représente pas.
Et c’est pas juste une impression de déjà-vu. Frédéric Joseph de la CGT-Culture nous rappelle que leur mobilisation prend racine bien avant les derniers rebondissements politiques, mais que l’écho de leurs pas a pris une résonance particulière avec la dissolution de l’Assemblée nationale et la montée en puissance de l’extrême droite.
Des revendications claires, un futur incertain
Christophe Unger de la CFDT-Culture le dit sans ambages : ils sont là pour parler salaires et conditions de travail, mais pas seulement. Les slogans sont clairs : « La culture ne vous dit pas Bercy », « Monuments de rêve, salaire de misère », « En lutte contre l’austérité culturelle ». C’est une lutte sur plusieurs fronts : financiers, sociaux, et maintenant politiques.
Alors, quoi maintenant ?
La manifestation de jeudi n’est que le début d’une longue bataille. La culture en France a toujours été une affaire sérieuse, un domaine où la passion rivalise avec la politique. Mais aujourd’hui, plus que jamais, le monde de l’art se sent sur un terrain glissant, où chaque coup de pinceau ou note de musique pourrait devenir un acte de résistance.
Pour les professionnels de la culture, l’heure n’est plus seulement à la création, mais à la défense de leur droit à créer librement. Et cette journée de juin n’était pas qu’une manifestation, c’était un avertissement : ils ne laisseront pas leur monde devenir un théâtre d’ombres dirigé par des marionnettistes aux idées sombres.
D’une manière ou d’une autre, le monde de la culture à Paris a fait entendre son message : ils sont là, ils sont vivants, et ils ne se laisseront pas faire. Que le rideau se lève ou tombe, leur spectacle, leur lutte, continue.