par | 3 Juin 2024

Bienvenue dans le monde (désespéré) des métiers de la sécurité en Essonne

En Essonne, les métiers de la sécurité font face à une pénurie de candidats sans précédent. Entre l'impact du Covid et les besoins accrus pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, les entreprises peinent à recruter. Découvrez les défis de ce secteur crucial et les initiatives mises en place pour attirer de nouveaux talents.
Temps de lecture : 3 minutes

La sécurité, c’est un peu comme le préservatif de l’emploi : indispensable, mais souvent négligé. En Essonne, cette analogie prend tout son sens. Avec un taux de chômage de 6,4 % et plus de 38 000 postes à pourvoir, le secteur de la sécurité lutte désespérément pour trouver des candidats prêts à se taper des nuits blanches et des week-ends sans fin. Alors, pourquoi personne ne veut de ce job ?

La grande désertion post-Covid

Les métiers de la sécurité peinent à recruter, et le Covid n’a rien arrangé. Les boîtes de sécurité comme AGS Sécurité se retrouvent avec des plannings à trous béants. Martial Torqueau, gérant d’AGS Sécurité, n’en peut plus : « On galère ! On fait chauffer le téléphone, mais c’est dur. Beaucoup de candidats ne se présentent même pas à l’entretien, sans prévenir. C’est une grosse perte de temps. »

En gros, c’est comme organiser une fête et se retrouver seul avec les chips. La crise sanitaire a boosté la demande en agents de sécurité, mais les gens ont désormais d’autres priorités que de passer leurs nuits debout à surveiller des parkings vides.

Un job dating version rugby

Pour essayer de séduire les rares âmes courageuses, France Travail organise des sessions de recrutement inédites. Ce lundi 3 juin, c’est au stade de Marcoussis que ça se passe, avec un job dating autour du rugby. Oui, vous avez bien lu. Candidats et recruteurs s’affrontent dans des épreuves sportives avant de déjeuner ensemble et de passer un entretien. Ça vend du rêve, non ?

Plus de 200 candidats sont attendus, mais au vu des besoins, c’est une goutte d’eau dans un océan de postes non pourvus. Burger King, Décathlon, la Poste, Amazon, et même le CNRS cherchent à recruter. Il va falloir se battre, au sens propre comme au figuré.

Les Jeux Olympiques en ligne de mire

Ajoutez à ça les Jeux Olympiques de Paris 2024, et la tension monte encore d’un cran. On parle de 25 000 agents de sécurité nécessaires, principalement en Île-de-France. Emmanuel Blanc, directeur territorial de France Travail, est confiant : « Nous travaillons sur le repérage d’un public susceptible de s’y orienter, on forme, on les met en relation avec les entreprises. Ce sont des CDI à 80 % et les salaires sont en hausse. »

C’est mignon tout ça, mais en réalité, c’est un véritable parcours du combattant. Les salaires oscillent entre 1 600 et 2 000 euros nets, avec quelques avantages comme des paniers repas et des primes. Mais pour la plupart, cela ne suffit pas à compenser les nuits blanches et les week-ends sacrifiés.

Le profil parfait… ou presque

Selon Rachid Saddouki, directeur de Sécu Protection, le métier est simple : « Pas besoin de diplôme. Il ne faut pas être fiché, ne pas avoir de casier et passer par un centre de formation agréé pour avoir sa carte professionnelle. »

Facile, hein ? Pas vraiment. La moindre faute et cette précieuse carte peut être retirée. Un salarié ne paye pas sa pension ? Bye-bye carte pro ! Résultat, même ceux qui auraient pu être de bons agents se retrouvent exclus pour des détails administratifs.

La quête d’un boulot varié mais ingrat

La sécurité, c’est varié : surveillance de résidences, de chantiers, de plateaux télé, de magasins, d’entrepôts. Mais il faut aimer le travail en équipe, être ponctuel et savoir s’exprimer. En gros, avoir toutes les qualités d’un policier, sans les moyens et le prestige qui vont avec.

Le vrai problème, c’est que le job est ingrat et les perspectives d’évolution limitées. Alors, comment rendre ce métier plus attractif ? En augmentant les salaires ? En offrant plus de reconnaissance ? En attendant, les entreprises se démènent pour attirer les candidats, mais la pénurie persiste. Peut-être que l’Essonne devrait penser à un plan B. Après tout, il n’y a pas que les cartes pro qui sont en jeu, il y a aussi notre sécurité.

Bref, l’Essonne est à la croisée des chemins. Les entreprises cherchent désespérément des bras pour remplir les postes vacants, mais la réalité du terrain est bien plus complexe. Ce n’est pas juste une question de chiffres et de statistiques. C’est une question de valeurs, de reconnaissance et de conditions de travail. En attendant que le message passe, les nuits blanches et les plannings surchargés continuent. Et pour ceux qui sont encore là, c’est une lutte quotidienne pour maintenir la sécurité de tous.

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Thomas

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l’actu parisienne – culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼