Vacances, j’oublie tout : l’Histoire des congés payés

Ah, les congés payés, ce concept merveilleux qui nous permet de nous la couler douce tout en étant rémunéré loin de son travail. Mais saviez-vous que cette idée révolutionnaire remonte à Napoléon III ? En 1853, l’empereur, dans un rare éclair de générosité, décrète que les fonctionnaires auront droit à des congés payés. Oui, seulement les fonctionnaires. Les autres, ces pauvres âmes, devaient encore se contenter de travailler sans répit.

C’est dans les années 1920 que l’idée commence à germer dans les esprits plus éclairés. Inspirée par nos voisins allemands, l’Alsace fait figure de pionnière en France, avec deux-tiers de ses employés bénéficiant déjà de congés payés en 1936. Mais c’est au sein du journal L’Information que l’idée prend une tournure plus sérieuse. J.-J. Durand, directeur technique et syndicaliste de longue date, obtient des vacances payées pour le personnel dès 1922. Parmi les observateurs attentifs, un certain Léon Blum, qui deviendra plus tard un acteur clé de cette révolution culturelle.

Les grèves joyeuses : quand la rue fait la loi

1936. La victoire du Front populaire aux élections législatives donne des ailes aux travailleurs français. Ils se lancent dans un mouvement de grèves et d’occupation des usines à travers tout le pays. Imaginez près de deux millions de travailleurs, unis dans une revendication festive et déterminée, les « grèves joyeuses ». Ces manifestations paralysent le pays, forçant le patronat et le gouvernement à négocier.

Les accords Matignon voient le jour, instaurant des conventions collectives et, cerise sur le gâteau, la loi du 20 juin 1936 qui fixe les congés payés à quinze jours, dont douze jours ouvrables. Une victoire historique pour la classe ouvrière et un grand pas vers une meilleure qualité de vie.

L’allongement des congés : une évolution nécessaire

Les années 50 et 60 : de trois à quatre semaines

L’évolution des congés payés ne s’arrête pas là. En 1956, sous le gouvernement Guy Mollet, une loi unanimement votée prolonge les congés à trois semaines. Les années 60 marquent une nouvelle avancée. En 1965, André Bergeron, secrétaire général de Force ouvrière, obtient un accord pour passer à quatre semaines. Renault avait déjà instauré cette pratique en 1962, mais il était temps de la généraliser.

Cependant, le gouvernement traîne des pieds et ce n’est qu’après les événements de Mai 68 que la loi est finalement promulguée en 1969. Les manifestations de 68 ont eu un impact profond, non seulement sur la politique mais aussi sur la vie quotidienne des Français.

Les années 80 : l’apogée des congés payés

Les années 80 apportent la consécration ultime. En 1982, le gouvernement de Pierre Mauroy décrète une cinquième semaine de congés payés. Cette mesure fait partie des fameuses « Lois Auroux », qui visent à améliorer les conditions de travail et de vie des salariés. Cette ordonnance entre en vigueur dès le 1er février 1982, marquant un tournant décisif dans l’histoire des droits des travailleurs.

Une sixième semaine ? Pourquoi pas !

L’idée d’une sixième semaine de congés payés a été lancée par Force ouvrière en 1995, et bien que cela puisse sembler utopique, certains candidats comme Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Luc Mélenchon l’ont proposée lors de la campagne présidentielle de 2017. Imaginez, une semaine de plus pour se détendre, voyager, ou simplement ne rien faire. Qui pourrait dire non à cela ?

Un parcours vers une meilleure qualité de vie

Les congés payés ne sont pas seulement une question de temps libre. Ils représentent une victoire pour les travailleurs, une reconnaissance de leurs droits et de leur dignité. Ils sont le fruit de luttes acharnées, de grèves joyeuses et de négociations passionnées. Alors, la prochaine fois que vous profiterez de vos vacances payées, pensez à ceux qui ont pavé le chemin pour que vous puissiez savourer ces moments de liberté.

Personnellement, en tant que jeune professionnel, je ne peux qu’apprécier ces acquis. Ils me rappellent que chaque avantage que nous avons aujourd’hui a été durement gagné par les générations précédentes. Alors, soyons reconnaissants et continuons à défendre nos droits avec la même passion et détermination. Vive les congés payés et vive la lutte des travailleurs !