Une équation bancale pour une journée bidon
Derrière le mythe du Blue Monday, il y a un savant mélange d’algorithmes foireux et de storytelling. Tout part d’une pseudo-équation inventée par un certain Cliff Arnall, un psychologue britannique sorti d’on ne sait où. En gros, il a combiné des variables comme la météo, les dettes post-fêtes, et la motivation en berne pour nous pondre cette journée de malheur. Une équation aussi fiable que l’horoscope de votre application mobile préférée.
Mais voici le plot twist : tout ça n’était qu’un coup de com’ pour vendre… des vacances. Oui, vous avez bien lu. L’idée vient d’une agence de voyage qui voulait vous convaincre que la meilleure façon de surmonter la déprime hivernale, c’était de booker un séjour sous les cocotiers.
Blue Monday : un mythe qui perdure
Malgré cette origine douteuse, le Blue Monday continue de faire parler de lui chaque année. Pourquoi ? Parce qu’il coche toutes les cases de la bonne vieille recette virale :
- C’est catchy : un terme anglophone qui sonne bien et qui s’inscrit dans une ambiance hivernale morose.
- C’est partageable : entre mèmes et articles pseudo-informatifs, le Blue Monday se recycle parfaitement sur les réseaux sociaux.
- Ça vend : des coachings bien-être, des box anti-déprime, et même des playlists Spotify conçues pour « vaincre la tristesse. »
Et nous, dans tout ça ? On gobe le tout avec une cuillère en bois, trop fatigués pour remettre en question ce genre de concept.
Une société qui surfe sur la déprime
Si le Blue Monday cartonne, c’est aussi parce qu’il exploite un sentiment bien réel : la pression émotionnelle post-fêtes. Entre les kilos en trop, les factures de Noël et la météo façon « 50 nuances de gris, » on est tous un peu fragiles en janvier. Mais au lieu d’en parler de manière sincère et constructive, on nous colle une étiquette. Vous êtes tristes ? Ah, c’est normal, c’est le Blue Monday. Passez à la caisse pour un remède miracle.
On vit dans une société qui transforme même nos moments de doute en opportunités commerciales. L’anxiété devient un marché, la tristesse un levier de croissance. Et le pire, c’est qu’on s’habitue.
Et si on arrêtait de se laisser avoir ?
Le Blue Monday, ce n’est rien d’autre qu’une date aléatoire dans un calendrier déjà surchargé de journées « spéciales. » Plutôt que de se laisser abattre par cette invention grotesque, pourquoi ne pas le retourner à notre avantage ? Faites-en votre journée de résistance personnelle.
Lancez un défi à ce lundi soi-disant maudit : allez marcher sous la pluie (ou mieux, dansez sous elle), reprenez un projet abandonné ou offrez un café à quelqu’un dans la queue du Starbucks. Rien d’extraordinaire, juste des gestes simples pour montrer que votre moral ne dépend pas d’un calendrier marketing.
La vérité, c’est qu’on n’a pas besoin d’un Blue Monday pour se sentir mal ou pour aller mieux. Nos émotions ne se plient pas à une équation bidon. Alors, ce lundi-là, faites ce que vous avez envie. Ou rien du tout. Et surtout, n’oubliez jamais : le plus gros nuage de janvier, c’est celui des agences de pub qui veulent vous vendre du bonheur en boîte.