Imaginez trouver un logement à Paris à un prix abordable tout en contribuant au bien-être de votre quartier. Vous pensez que c’est de la science-fiction ? Eh bien, détrompez-vous. Les « Kaps », ou Koloc’ A Projets Solidaires, transforment cette utopie en réalité. Plongeons dans ce concept aussi ingénieux qu’inspirant.
Une solution pour les étudiants en galère
Quand Alanna est arrivée du Brésil en 2018 pour étudier le droit à Panthéon-Sorbonne, elle a vite compris que se loger à Paris relevait de l’exploit. Après une tentative de colocation intergénérationnelle, elle découvre l’Association pour la Fondation Étudiante pour la Ville (Afev) et ses colocations solidaires. Léo, fraîchement admis à Sciences Po Paris, cherchait aussi une alternative. L’Afev leur offre une bouée de sauvetage : un toit à prix Crous en échange de quelques heures de bénévolat.
Les chiffres qui parlent
Aujourd’hui, 139 étudiants vivent dans des « Kaps » à Paris. Répartis dans 33 colocations à travers la capitale, ils payent environ 354 euros par mois pour un logement spacieux, soit une aubaine dans la jungle immobilière parisienne. Et ce n’est pas tout : ce modèle solidaire s’étend à 32 autres villes françaises, accueillant 755 « Kapseurs » au total.
Bénévolat : du soutien scolaire aux projets de quartier
Le mentorat, c’est tendance
Chaque semaine, Alanna et ses colocataires consacrent deux heures à aider des enfants en difficulté. Alanna, par exemple, encadre une fillette de 8 ans, entre devoirs et découvertes culturelles. Visite du Centre Pompidou, activités manuelles, tout est bon pour éveiller la curiosité des plus jeunes. Léo, de son côté, partage ses jeudis soirs avec Mamadou, 11 ans, pour des sessions de soutien et de discussions à cœur ouvert. Le résultat ? Mamadou, autrefois timide, a été élu délégué de sa classe.
Les projets collectifs, une affaire de groupe
Les « Kapseurs » ne se contentent pas du mentorat. Ils mènent également des projets collectifs pour renforcer le lien social dans leur quartier. Alanna et ses colocs animent des ateliers pour enfants le samedi, entre jeux et créations artistiques. Léo et son équipe se concentrent sur les relations intergénérationnelles, organisant des blind tests et des apéros pour les habitants. Tout cela demande une organisation millimétrée, mais l’effet sur la communauté est indéniable.
La vie en coloc’, version solidaire
Vivre ensemble pour grandir ensemble
Vivre en colocation solidaire, c’est aussi une leçon de vie quotidienne. « Super ambiance, super cohésion », résume Léo. Et ce n’est pas seulement du bonheur partagé : c’est aussi un soutien académique et personnel. « Les autres m’ont donné des super conseils pour gérer le passage du lycée aux études supérieures », confie le jeune étudiant de 19 ans. Entre discussions sur les maths, la communication, ou l’histoire médiévale, chacun sort de sa bulle et s’enrichit des expériences des autres.
Un engagement dans la durée
Loin d’être un simple coup de pouce ponctuel, cette colocation solidaire s’inscrit dans une démarche durable. Les « Kapseurs » poursuivent leurs activités même en période de crise sanitaire, adaptant leur mentorat et leurs projets aux contraintes du moment. Le résultat ? Une communauté soudée et des liens intergénérationnels qui se renforcent.
Alanna, Léo et leurs colocataires nous montrent qu’il est possible de concilier vie étudiante et engagement social. Ils prouvent que vivre ensemble, c’est avant tout apprendre et grandir ensemble, tout en apportant un réel bénéfice à leur quartier. C’est ça, la vraie modernité. Alors, si vous aussi vous êtes en quête de sens et de solidarité, pourquoi ne pas rejoindre l’aventure des « Kaps » ? Après tout, le monde ne changera pas tout seul.