Quand la haute couture se gonfle d’air
Il paraît que dans le monde de la haute couture, plus c’est inutile, plus c’est indispensable. La Fashion Week de Paris 2024 vient de nous servir sur un plateau d’argent (ou devrais-je dire, sur un coussin d’air) l’exemple parfait de cette maxime : le dernier sac à main de Coperni, composé à 99% d’air. Oui, vous avez bien lu. En ces temps de crise climatique et sociale, voilà que nos chers créateurs décident de capturer l’air du temps – littéralement.
Le sac à main qui ne porte rien
Si vous pensiez avoir tout vu avec les sacs invisibles et les chaussures plateformes défiant la gravité, détrompez-vous. Coperni, en véritable innovateur de la vacuité, nous propose un sac où le principal matériau semble être l’absence elle-même. Est-ce une critique cinglante de la superficialité de notre société, ou juste une blague de designer qui a un peu trop tiré sur la bouteille de champagne ? La question reste en suspens.
Ce qui est remarquable, c’est l’audace de Coperni de présenter quelque chose d’aussi intangible avec un sérieux absolu. C’est le coup de poker de la mode : persuader le monde que moins c’est plus, que l’invisible est visible, et que l’air peut être vendu. Cette pièce pourrait être un commentaire génial sur le consumérisme, si elle n’était pas destinée à être consommée elle-même.
Un vortex de style ou un trou noir de sens ?
À une époque où la jeunesse se bat pour des causes tangibles, où les rues de Paris résonnent des pas des manifestants plutôt que des talons aiguilles, ce sac semble être le symbole parfait de la déconnexion. Entre l’urgence climatique, les crises humanitaires et la lutte incessante pour l’égalité, Coperni nous rappelle que, dans le monde lustré de la mode, l’air reste la substance la plus précieuse.
Mais ne soyons pas trop durs. Après tout, l’art est sujet à interprétation, et la mode est une forme d’art, n’est-ce pas? Peut-être que ce sac est une métaphore, un contenant vide prêt à être rempli de nos espoirs et rêves… ou peut-être est-ce juste un sac vraiment, vraiment vide.
La dernière goutte d’oxygène
Alors que les lumières de la Fashion Week s’éteignent et que le dernier sac de Coperni flotte doucement vers la sortie, on ne peut s’empêcher de réfléchir. Est-ce le futur de la mode ? Un futur où l’immatériel devient notre désir le plus convoité ?
Peut-être que l’important n’est pas ce que vous portez, mais l’air que vous respirez. Et dans ce cas, chapeau bas, Coperni. Vous avez réussi à emballer le néant et à le vendre comme l’essence même du luxe. Mais entre nous, je préfère encore respirer librement, sac ou pas sac. Et vous, chers lecteurs, que choisirez-vous de porter demain ?
Exploratrice des tendances parisiennes chez « A Nous Paris ». Du shopping à la société, je déniche l’inédit avec une touche décalée ! ✨📰
