par | 6 Mai 2025 à 17:05

Worth : l’exposition qui fait renaître la quintessence de la haute couture

Plongée vertigineuse au cœur d’un atelier où luxe, audace et histoire se heurtent comme dans un grand cru millésimé. Prépare-toi à redécouvrir la Maison Worth, pionnière échevelée de la mode qui a transformé Paris en capitale incontestée du style.
Temps de lecture : 3 minutes

Naissance d’un empire sartorial

En 1858, un certain Charles Frederick Worth, un exilé britannique originaire de Lincolnshire, ose planter son étendard au 7 rue de la Paix. Libérée du nom de son associé suédois Otto Gustav Bobergh, la maison Worth devient vite le fruit défendu convoité par la haute société du Second Empire. C’est là que naissent les premières robes de bal à manches bouffantes XXL, les tea-gowns diaphanes et les manteaux d’opéra tapissés de plis Watteau. À l’époque, la princesse de Metternich et l’impératrice Eugénie ne jurent que par ces créations qui semblent sorties d’une toile de Carolus-Duran ou d’un portrait signé Antonio de La Gandara.

Immersion brutale dans l’atelier

Descends les marches du Petit Palais et tu bascules dans un monde où plus de 4 000 mains s’affairent à donner vie aux silhouettes. Dans un open space victorien revisité, on coupe, on pique, on emballe dans un ballet quasi surréaliste. Ici, l’atelier de couture côtoie l’espace photo, véritable sanctuaire où chaque cliente se fait tirer le portrait dans sa tenue Worth, comme une rockstar sur scène.

Héritage familial et tournants créatifs

Quand Worth s’éteint en 1895, c’est un Tombeau Hall of Fame qui s’ouvre : ses fils Jean-Philippe et Gaston reprennent le flambeau, instituant les premières collections cycliques liées aux saisons. Années 1920, Jean-Charles et Jacques, petits-fils du fondateur, sabrent dans les codes pour imposer des silhouettes plus droites, plus épurées. Les corsets laissent place à des lignes fluides et le parfum « Dans la nuit » éclate en bouteille bleu nuit, premier sillage olfactif de la maison.

Résonances contemporaines et fantômes dorés

Il ne s’agit pas d’un simple musée figé : Worth déploie son aura jusqu’à aujourd’hui. Au rez-de-chaussée, les plissés d’antan croisent des robes contemporaines, comme un écho entre passé immaculé et présent sulfureux. Tu reconnaîtras peut-être une jupe crantée façon 1850 remixée façon street-art moderne, défiant les puristes. Et c’est rafraîchissant : la rétrospective ne se contente pas de survoler les archives, elle les bouscule.

Quand Paris s’invente elle-même grâce à Worth

Sans Worth, pas de Paris en orbite autour de la mode. Le Petit Palais rappelle crûment que la capitale doit son humilité glorieuse à un tailleur anglais qui a brisé les codes. Certains te diront que c’est de l’esbrouffe, moi je te dis qu’il faut sentir la poussière des ateliers pour comprendre l’ampleur du coup de tonnerre. Plus de 400 pièces, des accessoires chapeautés et des dentelles si fines qu’on croirait des toiles d’araignée habillées de perles.

Un pied dans l’histoire, l’autre dans la hype

Cette expo, c’est un pont jeté entre 1858 et 2025. Chaque salle joue un rôle : premier Empire, Belle Époque, années folles, jusqu’à nos défilés contemporains. Tu passes d’un portrait impérial à une vidéo de défilé sous stroboscope en moins de deux, le tout avec une scénographie aux néons roses et or. Un mix de savoir-faire et de clubbing visuel qui te prend par la main pour t’envoyer direct dans un after-party couture.

Verdict incisif d’un public avide de sensations

Franchement, qui a dit que la haute couture c’était du vieux papier jauni ? L’expo Worth te gifle de réalisme tout en te chatouillant la rétine. Entre faits historiques solides et installations qui explosent le cadre, c’est un shot de culture qui t’oblige à réviser tes classiques. Un peu venimeux, un peu tendre, mais toujours en pleine face.

Ton billet pour ce trip temporel est valable du 7 mai au 7 septembre 2025. Pile le temps qu’il te faut pour méditer sur ta relation conflictuelle avec le style et décider si tu es prêt à remettre un pied dans l’atelier. La mode, c’est un peu comme une rupture : ça fait mal, ça te transforme, et ensuite, tu ne vois plus jamais la vie comme avant.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼