Une gestion de crise sous perfusion
Les finances publiques ? En feu. L’inflation continue de croître, le déficit budgétaire explose, et pourtant, l’État persiste à promettre des plans de relance et des baisses d’impôts. Le projet de budget 2024, actuellement en débat, incarne cette schizophrénie institutionnelle. D’un côté, on parle de rigueur et de maîtrise des dépenses, de l’autre, on tente de calmer la rue avec des mesures censées « redonner du pouvoir d’achat ». Spoiler : ça ne marche pas.
Quand on gratte sous le vernis, c’est toujours la même histoire : des mesures sans impact durable, des compromis bancals, et des réformes structurantes reportées aux calendes grecques. On dit souvent que la France est un pays de révolutionnaires, mais en 2024, elle est surtout dirigée par des pyromanes en costume trois-pièces.
La valse des noms et des égos
Le suspens est insoutenable, paraît-il. Qui pour incarner le visage du changement… ou du statu quo ? Le ballet des « personnalités consultées » laisse songeur. On retrouve les habituels technocrates recyclés, déjà passés par des postes ministériels, mais aussi quelques noms soi-disant « hors cadre ». Ironique, quand on sait que cette apparente diversité finit toujours par accoucher d’un profil standardisé, calibré pour plaire à la technocratie bruxelloise et rassurer les marchés.
Et puis il y a cette insupportable mise en scène médiatique. Comme si le choix du prochain Premier ministre allait tout changer. Spoiler numéro deux : non. Derrière les discours, la réalité est implacable. Macron reste le capitaine du navire, et le futur locataire de Matignon sera un simple exécutant. Alors, pourquoi tant de mystère ? Parce que le storytelling politique a remplacé l’action politique.
La déconnexion comme art de gouverner
Le drame, c’est que tout cela se déroule dans une indifférence polie. La majorité des Français n’attendent plus rien de leurs dirigeants. Entre les gilets jaunes, les grèves massives contre la réforme des retraites, et les manifestations écologiques, le fossé entre le sommet et la base est devenu abyssal. Pendant que les puissants se gargarisent de leur « vision pour la France », les citoyens se battent pour payer leurs factures et rêvent d’une justice sociale qui semble à des années-lumière.
Les images de Macron et de ses conseillers en pleine consultation à l’Élysée pourraient presque prêter à sourire. On se croirait dans une satire de Coluche ou un tableau de Daumier : le pouvoir qui se contemple dans son miroir d’autosatisfaction, incapable de voir la tempête qui gronde au-dehors.
Une fin de règne sous tension
Alors que les choix budgétaires et sociaux du gouvernement continuent de provoquer des tensions, le président persiste à surfer sur l’idée qu’il est « le dernier rempart contre le populisme ». Une posture qui ne convainc plus grand monde, hormis ceux qui profitent du système en place.
En vérité, le problème dépasse largement les individus ou les partis. Il est systémique. Changer un Premier ministre, c’est comme repeindre la façade d’un immeuble en ruines : ça ne résout rien. Ce qui manque, c’est une vision de long terme, une véritable ambition pour reconstruire une société plus juste et plus résiliente.
Quant à moi, je regarde cette mascarade avec un mélange de colère et de fatalisme. Parce qu’en 2024, suivre l’actualité politique en France, c’est un peu comme assister à une pièce de théâtre absurde : on sait déjà comment ça va finir, mais on reste quand même, pour le spectacle.