par | 28 Mai 2025 à 14:05

Canard laqué à Paris : le Shang Palace n’a jamais été aussi punk

Laisse tomber les brasseries surcotées de la rive gauche, les dim sum déprimants sous néon ou les cantines qui se réclament de “l’authenticité” à coup de nems industriels. Le vrai crime culinaire, c’est de ne pas s’être encore fait exploser les papilles par le canard laqué du Shang Palace. Oui, ce palace cinq étoiles qui trône avenue d’Iéna, là où les limousines croisent les scooters Deliveroo et où chaque salle est un défilé d’ambassadeurs de la bonne bouffe.
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Nouveau chef, nouvelle claque : Tony Xu casse la baraque

C’est simple : depuis que Tony Xu a pris les commandes en juin 2024, le Shang Palace s’est métamorphosé en terrain de jeu pour les foodies insomniaques et les héritiers du food porn le plus débridé. On parle d’un mec né à Chengdu, élevé à la sauce Sichuan – là où même les piments pleurent de jalousie – et qui a fait ses armes dans les cuisines étoilées avant de débarquer à Paris, frais comme un iceberg dans un bar de la Villette. Le gars ne fait pas dans le folklore, il taille sa légende au couteau d’office : recettes héritées de la grand-mère, twistées par l’esthétique moderne, et une passion du végétal qui ferait passer le plus endiablé des vegans pour un amateur.

Tony Xu s’amuse à mélanger traditions et innovations, jonglant avec le terroir français comme un joueur de ping-pong sous acide. Son “foie gras sauce aigre-douce” te colle une mandale dès la première bouchée – la fusion n’a jamais été aussi chic, ni aussi insolente. Et pour ceux qui croient encore que la gastronomie chinoise à Paris se résume à un canard flasque, Tony a un message : venez goûter et pleurez devant la vérité.

Un décor pour princesse Ming et clubbers défoncés

Oublie les restaurants où le décor tient sur une nappe en papier et deux lampions rachos. Ici, on entre dans un décor sorti d’un rêve halluciné de l’empereur Qianlong après une soirée chez André. Boiseries précieuses, jade sculpté, soies dorées et lustres qui envoient plus de reflets qu’une boule disco chez Silencio. Le Shang Palace n’est pas qu’un restaurant : c’est un musée immersif, un Disneyland impérial pour adultes exigeants. Les paravents d’acajou, les vases en porcelaine posés comme des trophées, tout crie “grandiose” mais avec ce petit air secret, façon “ce soir, tout est permis si tu sais te tenir”. L’intimité est garantie : tu pourrais pleurer sur la qualité du riz sauté sans croiser le regard d’un seul touriste texan.

Le menu qui met la fessée à ton mois de salaire

Bon, parlons peu, parlons chiffres : le menu Émeraude te toise du haut de ses 178 euros le festin – et si tu comptes, c’est que t’es pas prêt. Mais chaque plat ici fait passer tes anciennes expériences culinaires pour des amuses-bouche Picard. Tu démarres avec cette salade “des neiges”, plantée de ficoïde glaciale, une plante improbable qui ressemble à une salade sous LSD et croque sous la dent comme si tu mangeais de la rosée du matin, arrosée d’une sauce sésame délicate qui ferait pleurer ton prof de yoga.

Derrière, les petites crêpes de riz rouge farcies aux crevettes arrivent, toutes pimpantes, suivies par une version réinventée du poulet impérial “Kong Pao” avec du homard bleu : explosion marine dans ta bouche, wok maîtrisé, cacahuètes qui se battent pour leur moment de gloire. Et juste quand tu commences à te demander où est la fameuse star du lieu, le canard laqué débarque, seigneur de la table, plus croustillant qu’un épisode de “Succession”.

Le canard laqué, cette star absolue

Ce canard, c’est pas juste un plat : c’est un show en deux actes. Premier service : la peau, dorée, translucide, plus brillante qu’un SUV ciré, se roule dans une crêpe de riz, s’acoquine avec le poireau, le concombre et la sauce hoisin, et file tout droit dans l’Olympe des souvenirs gustatifs. La deuxième salve t’achève : les magrets hachés, sautés au wok, viennent s’installer dans des feuilles de laitue croustillantes ou s’associent à ce riz sauté façon Shang Palace, garni de porc laqué, de crevettes, d’œuf, et de légumes qui ne se sont jamais vus si bien traités. Ici, chaque bouchée est une leçon de bonheur, un hommage à la tradition qui ne s’excuse jamais de faire exploser la baraque.

Le sucré qui te réconcilie avec la vie

T’as survécu à la vague salée ? Le dessert débarque comme une promesse de lendemain heureux. Crème de mangue et noix de coco, boulettes de riz farcies à la mangue… Tu termines léger, content, même si tu viens d’engloutir plus de calories que dans tout ton mois de mai. Mais à ce stade, qui s’en soucie ? T’es juste heureux, et Paris pourrait bien exploser dehors, toi t’es dans ta bulle.

Un palace chinois à Paris : le vrai trip impérial

À l’heure où Paris aime se donner des airs de capitale mondiale de la street food, le Shang Palace prouve que le luxe et l’exigence sont toujours les seuls vrais boss. C’est l’adresse qui ridiculise les pseudo-influenceurs du goût, et rappelle à tous que la tradition chinoise, ici, n’a rien de poussiéreux : elle te bouscule, te fait rire, t’émeut, et te colle une claque dont tu te souviendras.

Il y a ceux qui rêvent leur vie sur Instagram, et il y a ceux qui vivent une vraie expérience sensorielle dans la salle la plus dorée de Paris. Une fois dans ta vie, brûle ta routine, enfile tes plus belles fringues (ou pas), viens manger ce canard. Tu verras, l’empire du Milieu a plus d’humour, de style et d’irrévérence que n’importe quel plateau de stand-up du Marais.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼