En plein Paris, entre les battements de coeur de la vie moderne et les soupirs des pavés historiques, Richardson & Vous a lancé sa troisième symphonie dans la capitale française, avenue Mozart. C’est un endroit où le chic et le charme se rencontrent, où chaque tuile et robinet raconte une histoire de luxe discret et d’élégance sans effort. Mais attendez, est-ce vraiment ce dont Paris a besoin de plus?
L’élitisme caché derrière chaque carreau
Le XVIe arrondissement, sanctuaire des familles bourgeoises et des diplomates, accueille cette nouvelle enseigne avec des bras ouverts, doublés de vestes en tweed. Mais laissez-moi vous dire quelque chose : n’est-ce pas juste une autre chapelle dédiée à l’adoration de l’opulence? Avec des surfaces de 120 m² seulement, Richardson & Vous semble prétendre offrir une oasis de confort familial, mais ce confort est-il accessible à tous ou réservé à ceux qui peuvent flamber des mille et des cents pour un bout de céramique?
Une affaire de goût ou de portefeuille?
Karine Clouaire, la maîtresse de cérémonie de cet espace, parle d’un lieu ouvert et neutre, « comme chez soi ». Facile à dire quand « chez soi » ressemble à une page tirée de « Architectural Digest ». C’est une démarche audacieuse de prétendre démocratiser le luxe quand vos produits respirent un air de snobisme matériel, non?
À la croisée des chemins de l’art et du commerce
L’ironie de tout cela ? C’est Avenue Mozart que ça se passe. Mozart, le gamin prodige, l’enfant terrible de la musique classique, qui a passé sa vie à jongler avec le génie artistique et les dettes. Lui, au moins, il savait ce que c’était de ne pas pouvoir se payer le luxe à chaque coin de rue. Alors, en utilisant son nom pour vendre des expériences haut de gamme, ne trahit-on pas un peu son esprit?
Le client est roi, mais quel roi?
Et ne nous leurrons pas, le parcours client est bien huilé : un arrêt probable devant une cheminée (fausse, j’espère pour eux), puis une visite d’un « boudoir transformé en carreauthèque ». Si l’idée est de transformer une visite en une expédition au coeur du confort bourgeois, mission accomplie. Mais où est l’authenticité? Est-ce une invitation à l’exclusivité ou un piège à portefeuilles bien garnis?
Et la conclusion, sans dire « conclusion »?
Ce n’est pas tant le luxe qui dérange, ni même le raffinement. Ce qui pique, c’est ce voile d’inaccessibilité qui sépare ceux qui peuvent se permettre de flâner dans ces allées satinées de ceux pour qui ces allées resteront à jamais dans le domaine du fantasme. Peut-être que Richardson & Vous pourrait penser à ouvrir ses portes plus largement, pour que tout Paris, et pas seulement celui des avenues dorées, puisse goûter à ce calme et à ce luxe dont Baudelaire parlait si bien. En attendant, j’espère au moins qu’ils diffusent du Mozart en fond sonore, histoire de ne pas totalement dénaturer l’adresse.
Anciennement avec le Daily Mail, je suis maintenant une voix parisienne chez « À nous Paris ». Découvrez avec moi les dernière actus de la capitale ! ✍🏼
