Le rendez-vous sportif ultime
Parlons d’abord du The Great Canadian Pub, perché au 25 Quai des Grands Augustins, dans le 6e arrondissement. Selon les habitués, c’est le spot pour mater un match de hockey sans avoir l’air d’un extraterrestre. Le bar, un brin kitsch (mais honnêtement, qui n’aime pas ce côté rustique où se côtoient maillots de sport et drapeaux canadiens ?), est aussi un refuge pour ceux qui rêvent de se prendre un sandwich arrosé de bière tout en discutant du dernier festival de musique hip-hop en Ontario – ça existe, oui, et c’est plutôt fun. J’y suis allé un soir de finale de NBA (oui, je sais, c’est pas du hockey), et autant dire que l’ambiance y était dangereusement contagieuse.
La poutine sacrée des noctambules
La poutine, c’est à la gastronomie canadienne ce que la Tour Eiffel est à Paris : un passage obligé. Au The Moose, au 16 Rue des Quatre-Vents (dans le 6e aussi, décidément, ces Canadiens ont un truc avec la Rive Gauche), on la sert jusqu’à pas d’heure, accompagnée d’une ambiance décontractée qui ferait presque oublier qu’on est en plein cœur de la Ville Lumière. Ce bar-restaurant a réussi le pari de mixer le style pub sportif avec un côté plus familial. La dernière fois, j’ai eu la bonne idée de tester leur version XXL de poutine saupoudrée d’un mélange d’épices maison. Verdict : j’ai eu besoin d’un marathon Netflix pour digérer, mais je le referais sans hésiter, ne serait-ce que pour le shoot de cholestérol totalement assumé.
Entre barbe à papa et gastronomie fumée
Si tes papilles réclament un virage plus smokehouse, file chez Melt, ce restaurant qui sublime la viande fumée dans la plus pure tradition nord-américaine. Ici, la patience est reine : viande fumée pendant des heures, sauce signature concoctée dans les règles de l’art, et un décor industriel qui donne un côté brooklyno-montréalais à la soirée. Bref, c’est un peu le grand écart culturel, mais dans mon assiette, c’était tout simplement du velours. J’ai beau railler le côté hipster, je suis reparti avec un énorme smile et l’envie de venir y célébrer mon prochain anniversaire (et m’offrir l’indigestion de l’année).
Un refuge sucré qui colle aux dents
On ne pouvait pas clôturer ce tour d’horizon sans parler de sirop d’érable (celui qui accompagne nos fantasmes de brunch). Si tu cherches un spot pour tartiner tes pancakes dans les règles de l’art, tu peux tenter de dénicher des petites adresses spécialisées en brunch canadien, qui rivalisent de créativité en ajoutant de la cannelle, des fruits rouges ou même des pépites de chocolat. Certains lieux comme Twinkie Breakfasts (pour ne pas le nommer) proposent des formules matin, midi et après-midi, histoire de vivre ton meilleur rêve nord-américain. Perso, je suis sorti de là avec quelques taches de sirop sur le T-shirt et un taux de sucre frôlant le record mondial.
Pourquoi je ne m’en passe plus
Me moquer de cette déferlante canadienne ? Jamais. J’ai fini par me laisser contaminer et j’ai adopté cette vibe à la fois décontractée et un peu brute de décoffrage. Les restos canadiens à Paris, c’est le moyen de se payer un billet express pour Montréal, sans se faire alpaguer par la maréchaussée des frontières. C’est aussi la meilleure excuse pour s’initier au hockey, dévorer un burger-bacon au petit déj et engloutir trois couches de pancakes, le tout couronné d’un café filtre à l’américaine. Mon conseil pour toi : ose tenter l’expérience, enfile ton manteau le plus épais (même en plein été, on ne sait jamais) et laisse-toi porter par cette douce folie. Paris est grande, mais ces quartiers un peu excentrés ou planqués au détour d’une rue peuvent vraiment faire du bien à nos palais… et à nos esprits en quête de contrées plus chaleureuses. Allez, on se retrouve autour d’une bonne pinte dans l’un de ces bars, et promis, je ne te jugerai pas si tu craques pour la douzième portion de poutine.