Entrepreneure ou entrepreneuse, peu importe le terme, une chose est sûre : être une femme dans le monde des affaires, c’est un parcours semé d’embûches. Clémence, codirectrice de l’agence de graphisme Les Alfredines, ne mâche pas ses mots : « Oui, c’est plus compliqué pour nous. »
Mansplaining, infantilisation, condescendance… Bienvenue dans l’univers impitoyable de l’entrepreneuriat féminin. Spoiler : les clichés ont la vie dure.
L’accès aux financements : le parcours du combattant
L’une des premières embûches pour les femmes entrepreneures ? L’accès aux financements. En 2023, les femmes ont créé 43 % des entreprises individuelles en France, selon l’Insee. Pourtant, décrocher des fonds reste un défi de taille. Les investisseurs semblent avoir du mal à faire confiance aux femmes, comme si ne pas être un homme rendait incapable de gérer un projet.
Frédérique Montrésor, présidente de l’association Action’elles, observe que les femmes hésitent à embaucher et préfèrent souvent entreprendre en solo. Pourquoi ? Parce que l’entrepreneuriat en solo semble plus simple.
La réalité est bien différente : sans équipe, la charge mentale explose. Alors, mesdames, même si vous entreprenez seules, entourez-vous de bons conseils.
Les exemples qui inspirent
Prenons Léa Lassarat. Première femme à la tête d’une chambre de commerce et d’industrie (CCI) en Normandie, elle est une véritable icône de l’entrepreneuriat féminin. Après avoir dirigé l’entreprise familiale Interior’s, elle a ouvert six établissements dans l’hôtellerie-restauration. En 2016, elle crée le réseau Femmes et Challenges pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Un modèle de réussite à suivre.
Raphaël Dupont, cofondateur de Rysosphère, raconte que leur expertise en végétalisation de toits leur a valu des contrats juteux pour les JO de Paris 2024. Leur succès repose sur un critère clé des appels d’offres : la durabilité. Pour répondre aux exigences environnementales et sociales des JO, ils ont dû faire preuve d’ingéniosité et de rigueur. Moralité : l’innovation et le respect des normes peuvent ouvrir des portes insoupçonnées.
Les clés de la réussite
Martine Esquirou et Guillaume du Poy, auteurs de Femmes et start-up : les clés du succès, conseillent de ne pas se lancer seule. Trouvez des associés, hommes ou femmes, et bâtissez un réseau solide. Le soutien est crucial pour le développement de votre projet. L’ambition n’a pas de genre, et les femmes peuvent s’épanouir tout autant que les hommes dans l’entrepreneuriat.
Le salon Go Entrepreneurs, c’est un peu comme un speed dating géant pour entrepreneurs. Chaque année, des milliers de créateurs d’entreprises se rencontrent, échangent des idées et des contacts.
Clémence y était, et elle a pu partager son expérience de l’entrepreneuriat féminin. Son constat est amer, mais elle reste déterminée : « C’est frustrant de voir qu’on doit encore prouver notre légitimité. Mais on ne lâche rien. »
L’entrepreneuriat féminin est une lutte quotidienne contre les préjugés et les obstacles. Pourtant, les femmes sont plus déterminées que jamais à faire bouger les lignes. Le chemin est encore long, mais chaque victoire, chaque succès, est une pierre de plus à l’édifice. Mesdames, ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas à votre place dans le monde des affaires. Vous avez votre place, et elle est immense.