Ils courent, ils courent, les entrepreneurs
Salut les rebelles de la vie moderne ! Aujourd’hui, on parle de ces gladiateurs des temps modernes, les entrepreneurs. Selon le 10ème baromètre de la Fondation MMA et Bpifrance Le Lab, 90% d’entre eux se disent en bonne forme physique. Mais avant de sortir les confettis, une petite mise au point s’impose : ces mêmes personnes sont aussi plus exposées au burn-out. Eh oui, mes amis, bienvenue dans le paradoxe entrepreneurial, où l’optimisme muscle la résilience mais n’empêche pas les lombaires de crier au secours.
La grande contradiction
D’un côté, on a ces chefs d’entreprise qui s’estiment en forme. De l’autre, 71% d’entre eux se traînent des troubles physiques récurrents. Problèmes de dos pour 90% d’entre eux, douleurs articulaires pour 38%, et troubles du sommeil pour 36%. C’est un peu comme si Superman se faisait une entorse en soulevant sa cape.
Olivier Torrès, professeur en gestion et management, éclaire notre lanterne : « Les entrepreneurs sont des hommes et des femmes de projet. Être toujours tournés vers l’avenir muscle leur optimisme, exacerbe leur sentiment de maîtriser leur destin et renforce leur capacité d’adaptation et de résilience. » Le gars a même un terme pour ça : la salutogénèse entrepreneuriale. Cool, non ?
52 heures par semaine, et une santé mentale en vrac
Les dirigeants, ces surhommes, bossent en moyenne 52 heures par semaine contre 36 pour le commun des mortels salariés. Et forcément, à force de tirer sur la corde, elle finit par péter. 37% des entrepreneurs peinent à concilier vie pro et vie perso. Un quart se déclarent dans un état psychologique passable ou mauvais. Pire encore, certains secteurs comme l’agriculture et la construction sont particulièrement touchés.
Depuis la pandémie, c’est la fête à la crise : Covid, guerre en Ukraine, explosion du coût de l’énergie, tension sur le marché du travail, dissolution de l’Assemblée nationale… La totale ! Olivier Torrès nous rappelle que tout ce qui pèse sur la vie de l’entreprise rejaillit directement sur l’état psychique de l’entrepreneur. Ambiance joyeuse, n’est-ce pas ?
Les jeunes dans la tourmente
Les jeunes patrons (18-24 ans) trinquent sévère. 30% d’entre eux jugent leur mental passable ou mauvais. Pas facile de débuter avec des défis à la Game of Thrones dès le premier épisode. Wissam Harrou, 30 ans, en est un exemple frappant. Fraîchement diplômé, il monte sa boîte de relations presse en janvier 2020, juste avant que le monde ne s’effondre. Résultat : dépression et syndrome de l’imposteur en prime.
« Être à son compte, c’est génial, mais la pression est énorme. J’ai fini en épuisement professionnel. J’ai consulté une fois un psychologue, mais je n’ai pas continué. Grave erreur », confie Wissam. Eh oui, même les super-héros ont besoin d’un psy, les amis.
L’oubli de soi, la maladie qui rattrape
Et voilà le comble : 32% des entrepreneurs ont renoncé à aller chez le médecin l’année dernière. Manque de temps, absence de caractère d’urgence, ils s’oublient pour leur entreprise. Comme dit Olivier Torrès, « leur créature prend plus d’importance qu’eux-mêmes ». C’est beau, mais c’est aussi stupide. Quand la maladie les rattrape, c’est souvent la catastrophe : endettement, dépôt de bilan… Vous voyez le tableau ?
Chantal Morvan, présidente de Caire 13, nous alerte : « La santé du dirigeant est le premier capital de l’entreprise. » Caire 13 aide gratuitement les indépendants en situation de cancer ou de maladies évolutives. Une initiative salutaire, mais encore trop peu connue.
Un dernier mot
Les entrepreneurs sont des guerriers modernes, des artisans de leur propre destinée, mais aussi des humains vulnérables. La pression, le stress, l’oubli de soi sont leurs pires ennemis. Alors, chers entrepreneurs, prenez soin de vous. Votre entreprise en dépend. Et nous aussi, car après tout, qui pourrait sauver le monde des affaires si vous n’êtes plus là pour le faire ? Allez, prenez rendez-vous chez le médecin, pour vous et pour nous.