Des progrès timides qui ne suffisent pas
Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes persistent de manière alarmante à travers le globe. Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), en 2024, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme ne touche que 51,8 cents. Certes, c’est une légère amélioration par rapport aux 47 cents de 2005, mais est-ce réellement satisfaisant ?
Des pays comme la Norvège et la Finlande ont entrepris des réformes pour réduire cet écart, en misant sur la transparence salariale et une implication accrue dans les négociations avec les entreprises. Ces avancées sont louables, mais elles restent l’exception plutôt que la norme. L’Europe, en tête des régions les plus progressistes, affiche une augmentation moyenne de 15% du salaire des femmes depuis 2005. Pourtant, elles gagnent toujours 30% de moins que leurs homologues masculins. C’est un constat inacceptable au XXIᵉ siècle.
Des disparités régionales choquantes
Le fossé salarial varie dramatiquement selon les régions du monde. Tandis que l’Europe et l’Asie montrent des signes d’amélioration, l’Afrique fait face à un recul. Les Africaines gagnent en moyenne 65% de moins que les hommes, avec une baisse de 0,5% depuis 2005. Comment peut-on tolérer une telle injustice ? Dans un monde globalisé, ces inégalités flagrantes sont non seulement archaïques mais aussi moralement répréhensibles.
Les secteurs traditionnellement masculins, comme la finance et la technologie, restent hermétiques au changement. Malgré quelques avancées dans les services et le commerce, où les femmes sont de plus en plus présentes, la réduction des écarts y est trop lente. Il est temps de briser ces plafonds de verre qui limitent l’accès des femmes aux postes les mieux rémunérés.
L’urgence d’une révolution culturelle
Les lois imposant la transparence des rémunérations, comme en Suède et en France, sont un pas dans la bonne direction. Mais légiférer ne suffit pas. Il faut une révolution culturelle pour changer les mentalités ancrées depuis des siècles. Les entreprises doivent comprendre que l’égalité salariale n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un atout économique. Des équipes diversifiées sont plus innovantes, plus performantes.
Les mouvements sociaux et les débats publics sur l’égalité de genre doivent être soutenus et amplifiés. L’histoire a montré que le changement ne vient pas de ceux qui détiennent le pouvoir, mais de ceux qui le réclament. Comme Rosa Parks refusant de céder sa place, il est temps de dire non à l’inacceptable.
Ne plus attendre 300 ans pour l’égalité
Le secrétaire général de l’ONU a alerté sur le fait que, si le rythme actuel perdure, l’égalité entre les femmes et les hommes ne sera atteinte que dans 300 ans. Trois siècles ! Peut-on sérieusement accepter de léguer ce fardeau aux générations futures ? Il est impératif d’agir maintenant. Renforcer les cadres légaux, sanctionner les entreprises qui ne respectent pas l’équité, éduquer dès le plus jeune âge sur l’égalité des sexes.
L’égalité salariale n’est pas une faveur accordée aux femmes, c’est un droit fondamental. Attendre davantage, c’est cautionner une injustice criante. Le temps des paroles est révolu, place à l’action concrète pour construire une société réellement égalitaire.
