Les élections législatives de 2024 se sont tenues les 30 juin et 7 juillet, après la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin. Ce scrutin anticipé visait à élire les 577 députés de la nouvelle Assemblée nationale.
Paris, avec ses 18 circonscriptions, a été l’un des territoires les plus observés. La capitale concentre des enjeux politiques, économiques et symboliques qui en font un terrain électoral décisif.
Une dissolution qui surprend et accélère la campagne
La dissolution, décision rare dans la Cinquième République, est intervenue après les élections européennes de juin 2024, marquées par un score record du Rassemblement national (RN). Elle a entraîné une campagne express, avec seulement trois semaines pour former des alliances, désigner les candidats et convaincre les électeurs.
Le mode de scrutin appliqué est celui du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Un candidat est élu dès le premier tour s’il obtient la majorité absolue et au moins 25 % des inscrits. Sinon, les candidats ayant recueilli au moins 12,5 % des inscrits peuvent se maintenir au second tour. Cette règle a joué un rôle crucial à Paris, où la participation a été élevée.
Participation : Paris en tête des grandes villes
La capitale s’est distinguée par une mobilisation importante :
- 73,26 % de participation au premier tour (contre 66,7 % au niveau national).
- 66,90 % de participation au second tour (contre 66,6 % au niveau national).
Cette forte mobilisation s’explique par une population jeune, diplômée et politisée, davantage habituée à participer aux scrutins nationaux.
Cependant, les votes blancs et nuls ont été significatifs. Dans certaines circonscriptions, leur proportion dépasse 10 %, traduisant une volonté de participer tout en rejetant les candidatures en lice.
Les forces politiques en présence
Le Nouveau Front Populaire (NFP), alliance de La France Insoumise (LFI), du Parti Socialiste (PS), d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et du Parti Communiste (PCF), est arrivé en tête à Paris.
- 42,42 % des suffrages exprimés au premier tour.
- 9 sièges remportés sur les 18 circonscriptions.
La coalition présidentielle Renaissance / Ensemble a recueilli 24,53 % au premier tour et conservé plusieurs sièges, mais a perdu certains bastions.
Le RN, premier parti au niveau national avec 33,42 % au premier tour, n’a obtenu aucun siège dans la capitale, confirmant la spécificité du vote parisien.
Circonscriptions emblématiques
3ᵉ circonscription : Léa Balage El Mariky (EELV-NFP) l’emporte au second tour avec 53,59 % face à Stanislas Guerini (Renaissance).
8ᵉ circonscription : Éva Sas (EELV-NFP) est élue dès le premier tour avec 50,73 %, un des rares cas en France de victoire immédiate.
11ᵉ circonscription : Céline Hervieu (PS-NFP) gagne de justesse avec 50,58 % contre Maud Gatel (MoDem-Ensemble).
12ᵉ circonscription : Olivia Grégoire (Renaissance) conserve son siège avec 65,20 % contre Céline Malaisé (PCF-NFP).
15ᵉ circonscription : Danielle Simonnet (LFI-NFP) obtient 74,19 % au second tour, confirmant l’ancrage de la gauche dans l’est parisien.
Comparaison nationale
Les résultats nationaux contrastent avec ceux de la capitale :
- RN : 33,42 % au premier tour, première force nationale.
- NFP : 28,84 %, deuxième place.
- Ensemble : 21,80 %, en recul par rapport à 2022.
Aucun bloc n’a atteint la majorité absolue de 289 sièges. L’Assemblée est donc divisée, avec un poids renforcé du RN et du NFP.
Installation de la nouvelle Assemblée
Les résultats définitifs ont été publiés par le Ministère de l’Intérieur le 12 juillet 2024. Les députés ont pris place à l’Assemblée le 18 juillet 2024.
Le Parlement s’est ouvert sur une configuration inédite, sans majorité claire, obligeant à des compromis permanents entre groupes.
Résultats détaillés circonscription par circonscription à Paris
Voici un panorama des 18 circonscriptions parisiennes avec les députés élus :
- 1ʳᵉ circonscription : Sylvain Maillard (Renaissance).
- 2ᵉ circonscription : Sandrine Rousseau (EELV-NFP).
- 3ᵉ circonscription : Léa Balage El Mariky (EELV-NFP).
- 4ᵉ circonscription : Astrid Panosyan-Bouvet (Renaissance).
- 5ᵉ circonscription : Élise Fajgeles (PS-NFP).
- 6ᵉ circonscription : Anne Genetet (Renaissance).
- 7ᵉ circonscription : Clément Beaune (Renaissance).
- 8ᵉ circonscription : Éva Sas (EELV-NFP).
- 9ᵉ circonscription : Danièle Obono (LFI-NFP).
- 10ᵉ circonscription : Lamia El Aaraje (PS-NFP).
- 11ᵉ circonscription : Céline Hervieu (PS-NFP).
- 12ᵉ circonscription : Olivia Grégoire (Renaissance).
- 13ᵉ circonscription : Gilles Le Gendre (Renaissance).
- 14ᵉ circonscription : Benjamin Haddad (Renaissance).
- 15ᵉ circonscription : Danielle Simonnet (LFI-NFP).
- 16ᵉ circonscription : Aymeric Caron (LFI-NFP).
- 17ᵉ circonscription : Danièle Simonnet (LFI-NFP).
- 18ᵉ circonscription : Isabelle Saporta (EELV-NFP).
Analyse des tendances parisiennes
Les élus parisiens devront se positionner sur des thématiques locales et nationales :
- Logement : crise du prix au m² et encadrement des loyers.
- Transports : saturation du métro, Grand Paris Express, zones à faibles émissions.
- Pouvoir d’achat : inflation et coût de la vie spécifique aux grandes villes.
- Environnement : pistes cyclables, réduction de la voiture, végétalisation.
Ces sujets, très présents dans la campagne, seront déterminants dans les débats parlementaires à venir.
Enjeux futurs pour la capitale
Les élus parisiens devront se positionner sur des thématiques locales et nationales :
- Logement : crise du prix au m² et encadrement des loyers.
- Transports : saturation du métro, Grand Paris Express, zones à faibles émissions.
- Pouvoir d’achat : inflation et coût de la vie spécifique aux grandes villes.
- Environnement : pistes cyclables, réduction de la voiture, végétalisation.
Ces sujets, très présents dans la campagne, seront déterminants dans les débats parlementaires à venir.