par | 14 Mai 2024

PAC Downgrade: quand la nature se fait cultiver par la politique

Face à la fronde des agriculteurs, l'Europe a choisi de revoir à la baisse ses ambitions écologiques dans la nouvelle révision de la PAC. Moins de contraintes pour les terres, plus de souplesse pour les cultivateurs, mais à quel prix pour notre environnement? La nouvelle mouture de la Politique Agricole Commune pourrait bien être renommée en 'Politique Agricole du Compromis'.
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Un Changement Frais Comme un Pesticide au Petit Matin

Levez la main si vous aimez respirer un bon coup d’air frais chargé de promesses environnementales rompues! Eh bien, préparez vos poumons, car l’Europe vient de servir un cocktail moins vert que prévu. Trois semaines après que les députés européens aient donné le « thumbs up », le Conseil de l’UE a embrassé, le 13 mai, une révision de la Politique Agricole Commune (PAC) qui, pour faire simple, semble avoir oublié en chemin un peu de son amour pour les arbres et les petits oiseaux.

Réponse à la Colère ou Capitulation devant la Convenance?

C’est officiel: après les manifestations hivernales des agriculteurs, qui semblaient avoir plus froid à l’idée de nouvelles règles que de la baisse des températures, l’Europe a décidé de revoir à la baisse certains de ses ambitions écologiques. En clair, moins de contraintes, plus de facilités. Le Vice-Premier ministre belge chargé de l’Agriculture, David Clarinval, parle d’une réduction des « formalités administratives ». En d’autres termes, la bureaucratie serait-elle devenue le nouveau pesticide contre les politiques de durabilité?

Des Terres Jachères à la Biodiversité Sacrifiée sur l’Autel de la Production

Parmi les joyeusetés introduites, notons le recul sur l’obligation de mise en jachère de 4 % des terres arables, auparavant envisagée comme une bouffée d’oxygène pour notre biodiversité fatiguée. Désormais, ces terres pourront être labourées et cultivées, parce que, bien sûr, qui a besoin de diversité écologique quand on peut avoir plus de maïs?

La Nature, cette Grande Oubliée des Dîners en Ville

Le relooking de la PAC semble oublier que, si les agriculteurs sont essentiels, les écosystèmes aussi. Cette révision n’est pas juste un coup de crayon sur un papier, mais un coup de pioche dans le sol de nos campagnes déjà bien meurtries. À croire que les décideurs auraient pu faire preuve d’un peu plus de créativité. Comment? Peut-être en trouvant un équilibre qui ne se contente pas de faire la part belle aux tracteurs au détriment des trèfles et des abeilles.

À l’Aube d’une Nouvelle PAC, Qui Gardera le Cap?

Alors que ces nouvelles directives devraient entrer en vigueur d’ici la fin du mois, avec une application rétroactive pour toute l’année 2024, on se demande si cette PAC révisée ne devrait pas plutôt s’appeler « Politique Agricole du Compromis ». Entre les lignes de cette réforme se dessine un portrait peu flatteur de l’Europe, un portrait où la nature semble être la variable ajustable de l’équation économique.

Et Pourtant, On Respire Encore

Malgré les déceptions, l’air est toujours là, et avec lui, l’espoir. L’espoir que des voix s’élèvent, que des choix se redéfinissent. Que le vert de nos champs ne soit pas juste celui des billets, mais celui d’une Europe qui garde foi en son futur. Car au-delà des cultures et des saisons, c’est un engagement envers notre planète qui est en jeu. Et dans cette lutte, chaque racine compte, chaque vote aussi. Alors que les tracteurs continuent de tourner, n’oublions pas de faire entendre notre voix, aussi enracinée soit-elle dans l’amour de cette terre qui nous nourrit.

Alyson

Anciennement avec le Daily Mail, je suis maintenant une voix parisienne chez « À nous Paris ». Découvrez avec moi les dernière actus de la capitale ! ✍🏼