Une fusion qui chamboule l’ordinaire
Le samedi 8 mars 2025, Clément Beaune, fraîchement nommé Commissaire général, a fait une annonce qui ne passe pas inaperçue : l’union de France Stratégie et du Haut-commissariat au Plan. Cette manœuvre, qui prendra effet fin avril, n’est pas seulement une opération de rangement budgétaire – elle est la promesse d’un recentrage sur l’Union européenne, avec la création d’une antenne à Bruxelles. En pratique, cette fusion se traduira par des suppressions de poste et des économies sur les dépenses, une stratégie à la fois implacable et résolument tournée vers l’avenir. Franchement, il y a dans ce projet une forme de détermination presque militaire qui force l’admiration – ou la consternation, selon les sensibilités.
Des racines historiques qui ne laissent pas indifférent
Si l’on remonte le fil de l’histoire, France Stratégie voit le jour le 22 avril 2013, sous la présidence de François Hollande, par décret présidentiel. Issue d’un héritage qui plonge ses racines dans le Commissariat général à la stratégie et, bien avant, dans le Commissariat au Plan, cette institution a toujours eu pour ambition de préparer l’avenir en anticipant les mutations économiques et technologiques. Ce choix, fortement inspiré par les recommandations de Jean-Marc Ayrault lors d’une grande conférence sociale, fut conçu pour offrir à l’exécutif une réflexion stratégique aiguisée et décomplexée. L’idée était de penser en avance, en mode « futurisme planifié », et de faire du débat public un laboratoire d’idées innovantes. Une ambition qui, au vu des résultats, mérite sans doute d’être saluée – même si, avouons-le, le système administratif reste souvent aussi rigide qu’un vieux bureaucrate.
Une expertise renouvelée et un débat qui fuse
Au-delà de ses missions classiques – anticiper, évaluer et proposer des orientations sur les politiques publiques –, l’organisme a toujours su jouer la carte du débat public. Le rôle de France Stratégie, c’est aussi d’animer la conversation, de créer des ponts entre les experts, et d’insuffler une dose de pragmatisme dans des décisions parfois trop théoriques. Aujourd’hui, cette fusion incarne cette volonté de rendre l’appareil d’État plus agile, plus connecté aux enjeux européens et aux réalités du terrain. Le pari est audacieux : associer le savoir-faire historique à une dynamique résolument moderne et innovante. Honnêtement, on pourrait presque croire à une révolution silencieuse, à l’image d’un remix inattendu d’un classique intemporel.
Un regard vif sur un avenir incertain
Ce chantier de modernisation, qui n’est pas sans susciter quelques remous, met en lumière les tensions entre la nécessité d’économiser et celle de rester à la pointe de l’innovation. La fusion ne se contente pas de redéfinir des structures – elle questionne le modèle même de la réflexion stratégique en France. Certains y verront un sacrifice de l’expertise au profit d’un discours formaté, tandis que d’autres salueront cette démarche comme une bouffée d’air frais dans un univers souvent englué dans la routine administrative. Pour ma part, cette opération audacieuse me semble être le parfait reflet de notre époque : une volonté de réinventer l’appareil d’État en phase avec les exigences d’un monde globalisé et numérique. Un pari risqué, certes, mais qui pourrait bien redéfinir les contours de la planification à la française de manière irréversible.
En somme, cette transformation n’est pas qu’un simple remaniement interne – elle représente une véritable révolution dans la manière d’envisager l’avenir politique et économique. J’ai toujours eu un faible pour ces bouleversements qui mettent en lumière le courage de l’innovation, même si elle se fait au prix de coups de semonce sur les plans de carrière. Ce que je retiens, c’est cette énergie brute et sans concession qui nous pousse à réinventer l’ordinaire, à repousser les limites et à rêver d’un avenir audacieux et décomplexé.