par | 25 Avr 2025

Paris Basketball vacille, Fener dicte brutalement sa loi

Bienvenue dans la vraie vie, celle où Paris Basketball se fait marcher dessus par un Fenerbahçe moustachu qui ne connaît pas le mot pitié. Jeudi soir, dans une Ülker Sports Arena chauffée à blanc (et à raki), la hype parisienne a explosé façon bulle NFT : 89-72, un éclat de score qui résonne encore dans les oreilles et dans les stats. Avec ce 2-0, la route vers le Final Four ressemble plus à l’A86 un samedi d’août qu’à l’autoroute du soleil.
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Paris se prend une claque anatomique

Les Stambouliotes n’ont laissé que les miettes. Vingt minutes, c’est tout ce qu’il a fallu : 61 points à la pause, 88 % près du cercle, 61 % derrière l’arc. Pendant que Tarik Biberovic plantait son record européen (20 pions, zéro rature), Nigel Hayes-Davis alignait les lancers comme un métronome sous acide (5/5). De l’autre côté, TJ Shorts pédalait dans le baklava : 2/8 au tir avant le vestiaire et la migraine en prime.

Le chaud turc, le froid parisien

Les quarts s’enchaînent et la tendance reste la même : Paris donne l’impression d’avoir toujours un coup de retard sur ce Fener qui, depuis mars, lui sert un menu dégustation à base de frustrations. Rappel flashback : -4 à l’Adidas Arena (87-83) le 3 mars, -1 au buzzer (101-100) le 25 mars, -5 mardi (83-78) et maintenant ce -17 qui claque comme une porte de RER. Entre pertes de balle idiotes et rebonds offensifs abandonnés (19 rien que sur le match 1), la capitale joue à se tirer dans le pied… et recharge à chaque déplacement.

Stats qui piquent comme un shot de raki

Dans la colonne sinistre, Paris finit à 13/26 à deux points et 2/9 longue distance au repos, pendant que Fener fait entrer chaque tir comme si la salle était réglée en mode easy. Le ratio passes décisives/balles perdues ? 21-9 pour les Turcs, 12-15 côté français. Ajoute 49 % de réussite globale pour Paris contre 62 % à la maison bleue et jaune : tu obtiens un différentiel qui ne se rattrape pas avec trois pirouettes de Shorts. Tarik Biberovic culmine à 100 % à deux points, Devon Hall arrose à 50 % à trois, et Wade Baldwin ressort avec 11 points, 4 offrandes et l’air de celui qui vient de déguster un expresso.

Le syndrome du tifo : Tour Eiffel décapitée

Tout avait commencé par ce tifo géant : un canari triomphant perché sur une Tour Eiffel réduite à la taille d’un cure-dent. Humiliation visuelle, présage sportif. Et comme souvent dans l’Euroligue, l’image précède le massacre. Pas de run parisien, pas de “remember 2014” façon épopée improbable ; juste un public turc qui chante, des bras parisiens qui pendent, et une défense incapable de décider qui switch sur qui. Sarunas Jasikevicius n’a même pas eu à forcer son tableau blanc : move the ball, shoot the ball, kill the dream.

Mardi ou jamais : l’Arena comme dernier bouclier

Le calendrier ne fait pas de cadeaux : mardi 29 avril 2025, 20 h 30, retour à la maison, Porte de la Chapelle. Une défaite et l’aventure s’arrête là, première saison d’Euroligue pourtant déjà mythique pour un club né en 2018. Victoire obligatoire donc, sous peine de regarder le Final Four d’Abu Dhabi (23-25 mai) depuis le canapé — ou pire, depuis la fan-zone turque. Paris devra bricoler un miracle : verrouiller l’accès aux 49 rebonds turcs, priver Baldwin de pick-and-roll, retrouver Tyson Ward version soldat et espérer que Shorts ait rechargé ses mollets.

Pourquoi on devrait quand même y croire (un peu)

Parce qu’on parle d’une bande de jeunes qui a planté 16 victoires pour 11 défaites en saison régulière, qui a collé dix succès d’affilée quand tout le monde les voyait déjà en EuroCup. Parce qu’ils n’ont toujours pas perdu leur culot — ce même culot qui fait shooter Nadir Hifi à neuf mètres sans cligner des yeux. Parce que le public parisien, quand il se réveille, transforme l’Adidas Arena en sauna nordique. Et parce que, soyons honnêtes, ruiner le bracket des parieurs européens un mardi soir serait la plus belle gifle à renvoyer aux gros bras du Bosphore.

Ce que j’en pense, et ça va déplaire

De loin, on pourrait se dire que Paris apprend, que c’est normal de prendre des branlées sur les bancs de l’école Fener. Bullshit. Si tu prétends vouloir régner sur l’Euroligue, tu commences par t’acheter un rebond défensif et tu la fermes sur Instagram. Oui, c’est la première fois qu’un club parisien flotte si haut, mais le haut n’a jamais dispensé de transpirer. En attendant, l’odeur du fiasco plane : si la capitale ne se sort pas les tripes mardi, elle restera ce beau concept marketing que l’Europe regarde en souriant, avant de zapper sur le Real.

Je serai là, pop-corn en main, savourant chaque possession comme si ma mauvaise foi en dépendait. Peut-être qu’on repartira tous avec la gueule de bois, peut-être qu’on chantera “I Feel Good” à la sortie du métro. Dans les deux cas, Paris, montre-nous au moins que tu détestes perdre autant qu’on déteste les fins de soirée tièdes.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼