Un cortège sans filtre du Louvre à Nation
Oubliez la promenade bucolique : cette année, le convoi part en plein cœur de la Ville Lumière. À 13 h 30, la foule se massera devant l’entrée du Palais-Royal, prête à entamer ses 4 kilomètres de marche – une véritable odyssée à travers le 1ᵉʳ, le 2ᵉ, le 11ᵉ et le 12ᵉ arrondissement. Les slogans fuseront, les drapeaux claqueront et la prise de parole inaugurale, orchestrée autour de thèmes comme la décriminalisation universelle et la visibilité trans, ne laissera personne indifférent. C’est du lourd : l’occasion de rappeler qu’en 2025, en France, l’égalité n’est toujours pas gravée dans le marbre.
Un Grand Podium éco-responsable
Ne cherchez plus de chars géants : place à un Grand Podium sobre et engagé, version éco-responsable de la Pride. Fini lʼembouteillage de camions pimpés ; bienvenue aux scènes mobiles à empreinte carbone réduite. À partir de 17 h, Mademoiselle Kiss prendra le micro pour lancer les festivités musicales. Au programme : Camion Bip Bip (electro grinçante), Nicky Doll (beat incisif), Kalika (pop urbaine), Afro Queer Rising (rythmes afro-électroniques) et Claude-Emmanuelle (soul enragée). C’est la promesse d’une soirée gratuite où la régie sonore jouera plus fort que vos doutes, et où chaque note sera un pied de nez à l’homophobie.
L’accessibilité au cœur de la scène
Plus qu’un défilé, c’est un événement national « open bar » : entrée libre, sans réservation, sans chichis. En mode street-art mutant, la Pride 2025 claque une affiche impertinente signée marchedesfiertes.org, où l’on voit des silhouettes multicolores bousculant les codes. Métro : lignes 1 et 7, station Palais-Royal. Fin du parcours : Place de la Nation. En route, vous croiserez des militants, des célébrités de l’ombre, des ONG à la pêche aux signatures, et surtout des milliers de Parisiens venus hurler leur soif de reconnaissance.
Quand la fête rime avec militantisme
Dans le vacarme des basses, la Marche n’oublie jamais son cœur politique. Les prises de parole évoqueront la lutte pour l’accès à la PMA pour toutes, la reconnaissance du statut d’intersexes, et la protection des personnes trans face aux lois rétrogrades qui fleurissent un peu partout. Certes, l’ambiance est festive, mais sous les paillettes, ça bouillonne : un Paris jeune et urbain, qui veut remuer les barrières encore trop solides. À mes yeux, c’est ce mélange explosif de clubbing et de combat qui fait toute la singularité de cette marche.
Mon regard piquant sur la capitale arc-en-ciel
Je dois l’avouer : j’ai un faible pour ces cortèges déjantés. L’année dernière, j’ai failli me perdre dans un nuage de fumigènes roses, avant de me retrouver à danser avec un inconnu déguisé en licorne. Cette fois, j’apporte ma gourde en alu (le plastique, c’est so 2023) et ma voix pour scander des slogans qui dérangent. Parce qu’au fond, la Pride n’est pas qu’un défilé instagrammable : c’est un thermomètre social. Et si les Parisiens se contentaient d’un défilé, je les invite à plonger dans la pieuvre associative qui gravite autour : bénévolat, ateliers de sensibilisation, stands d’info juridique… Les coins sombres de la ville n’ont qu’à bien se tenir.
Une date gravée dans le marbre queer
Le 28 juin, date anniversaire des émeutes de Stonewall (1969), continue de faire trembler les lignes du conformisme. Chaque station de métro parcourue, chaque banderole brandie, rappelle que l’histoire LGBT n’est pas un vieux bouquin poussiéreux, mais un récit en live, qui s’écrit en sueur et en acrimonie face aux inégalités. À Paris, ce rendez-vous annuel n’est pas un folklore : c’est une urgence incarnée.
Avec ses 500 000 participant·es, sa scène sans fioritures et ses artistes affûtés, la Pride 2025 s’annonce comme un monument urbain et engagé. Et si vous pensez que c’est juste une grosse teuf, rappelez-vous : chaque pas posé sur le bitume, chaque cri poussé dans un mégaphone, valide un peu plus la liberté d’être soi. Alors, chaussez vos baskets ou vos talons vertigineux, et laissez-vous entraîner dans ce tourbillon queer où chaque instant compte.