Retour vers le futur ou simple coup marketing?
Après sept longues années à mariner dans le jus nostalgique de nos souvenirs ados, « Secret Story » a décidé de renaître de ses cendres tel un phénix… ou plutôt comme une vieille série des années 90 qu’on essaie de remettre au goût du jour avec plus ou moins de succès. C’est sous les feux des projecteurs, un mardi soir sur TF1, que le show a repris, promettant mystères et secrets dans une maison qui ressemble plus à un Ikea sous acide qu’à un véritable foyer.
La maison des « secrets » en plastique
Avec ses 1000 m^2 de pur dĂ©lire visuel, la nouvelle demeure des secrets est prĂªte Ă accueillir ses candidats pour ce qui s’annonce comme le Coachella de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©. Oui, entre une piscine en forme de lavabo et des chambres qui donnent le vertige, c’est un vĂ©ritable festival de couleurs criardes et de design qui semble s’échapper tout droit des rĂªves les plus fous d’un architecte en crise de la quarantaine.
Mais le vrai retournement de situation, c’est la nouvelle Voix. Exit Dominique Duforest et ses intonations paternelles, bienvenue Ă une version fĂ©minine, plus jeune et, osons le dire, lĂ©gèrement moins charismatique. Un changement qui pose question : la Voix peut-elle vraiment changer sans perdre son Ă¢me? Cela reste Ă voir.
Des candidats plus « insta-friendly » que jamais
Entrez Zoé, la TikTokeuse belge, Cameron le mystérieux, et Kelyan, le doubleur de Daniel Radcliffe. Sans oublier le sportif olympique et le champion de magie. Des profils si diversifiés qu’on se demande si le casting n’a pas été fait via un générateur aléatoire de personnages. Stratégie ou désespoir? Le but semble clair : attirer un jeune public ultra-connecté, friand de drames et de paillettes digitales.
Jeu ou simple télé-boutique des émotions?
Si « Secret Story » prĂ©tend nous servir du jeu, du vrai, avec des secrets Ă la pelle et des stratĂ©gies dignes de Sun Tzu, on ne peut s’empĂªcher de penser que tout cela n’est qu’une immense mise en scène, un peu trop orchestrĂ©e pour Ăªtre honnĂªte. Entre missions secrètes pour des milliers d’euros et rĂ©vĂ©lations programmĂ©es, le spectacle est plus dans la forme que dans le fond.
Un twist pour rester pertinent
Et voilà que le twist de la saison est révélé : la nouvelle Voix n’était que la vieille Voix déguisée, Dominique Duforest tirant les ficelles depuis le début. « Méfiez-vous des apparences », nous répète-t-on. Mais n’est-ce pas ce que « Secret Story » fait de mieux? Nous vendre des apparences sous couvert de secrets?
L’heure de vérité
Ă€ la fin, ce qui reste de « Secret Story » n’est peut-Ăªtre que le reflet de notre sociĂ©tĂ© : un mĂ©lange d’apparences trompeuses et d’une quĂªte incessante pour quelque chose de plus vrai, plus authentique. Mais peut-on vraiment trouver de l’authenticitĂ© dans un show qui se repose sur le faux et l’illusion? La rĂ©ponse, elle, n’est pas un secret.
Alors que la maison continue de tourner, et que la Voix joue encore et encore, on se demande si ce retour n’était pas juste une tentative de capturer un passĂ© rĂ©volu, ou si, peut-Ăªtre, il pourrait rĂ©ellement nous offrir quelque chose de nouveau. Reste Ă voir si les dĂ©s sont truquĂ©s, ou si le jeu en vaut vraiment la chandelle.