par | 21 Juin 2024 à 10:06

« Rat au cutter »: le coup de Banksy qui a mal tourné

À Paris, le vol du "Rat au cutter" de Banksy, orchestré par un homme prétendant être l'ami de l'artiste, pose des questions brûlantes sur la valeur et la propriété de l'art de rue. Condamné à deux ans avec sursis, il affirme que les graffitis n'ont "aucune valeur", remettant en question les normes capitalistes qui évaluent l'art. Cette affaire souligne la ligne floue entre vandalisme et activisme, provoquant une réflexion profonde sur ce qui constitue vraiment un "bien culturel".
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Ah, l’art de rue! Subversif, provocateur, parfois illégal, mais toujours fascinant, surtout quand c’est signé Banksy, l’enfant terrible du street art. Imaginez un peu la scène: Paris, une nuit d’été, un panneau de parking banal… sauf qu’au dos se cache un Banksy. Pas si banal que ça, donc. Et voilà qu’un bon samaritain ou plutôt un Robin des Bois des temps modernes décide qu’il doit sauver l’œuvre du capitalisme vorace. Résultat? Un vol spectaculaire, une course-poursuite judiciaire, et des débats enflammés sur la valeur de l’art de rue. Bienvenue dans le dernier épisode de « Quand Banksy fait trembler le système ».

Une opération de sauvetage ou un simple vol?

Mejdi R., 38 ans, musicien et désormais célèbre voleur d’art, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à cracher au bassinet pour compenser le Centre Pompidou. Mais le clou du spectacle lors de son procès? Sa défense, un brin comique, affirmant agir sous les ordres de Banksy lui-même pour protéger l’œuvre des griffes du marché noir. Un scénario digne d’un film de Guy Ritchie, mais sans Jason Statham pour jouer les gros bras.

L’art a-t-il vraiment une valeur?

C’est la question à un million de dollars. Pour Mejdi R., les graffitis n’ont « aucune valeur » – un coup de pied dans la fourmilière des évaluations d’art qui atteignent souvent des sommets obscènes. Son acte de « vandalisme » soulevait un point intéressant, bien que de façon peut-être trop littérale et disqueuse en main. Selon lui, voler un Banksy n’est pas vraiment un crime, mais plutôt un acte politique, une critique du capitalisme qui dicte arbitrairement ce qui est précieux et ce qui ne l’est pas.

Le street art, un bien public ou une marchandise privée?

L’affaire pose la question épineuse de la propriété de l’art de rue. Si une œuvre est peinte sur un mur public, à qui appartient-elle vraiment? Au public qui passe tous les jours devant, aux collectionneurs qui veulent la voir sur leurs murs, ou à l’artiste qui l’a créée? Le tribunal a décidé que le Centre Pompidou n’était que le « dépositaire » de l’œuvre volée, soulignant la nature ambiguë et souvent contestée de la propriété de l’art de rue.

Un casse-tête juridique et moral

Au-delà des peines et des paiements, ce cas illustre les dilemmes moraux et légaux que pose l’art de rue. D’un côté, il y a ceux qui croient que l’art doit rester libre et accessible à tous. De l’autre, il y a la loi, qui ne fait pas toujours de distinction entre un tag sur un mur et un chef-d’œuvre de Banksy. Et au milieu, il y a des gens comme Mejdi, qui tentent de naviguer dans ces eaux troubles avec des motivations qui, bien que discutables, forcent à la réflexion.

En fin de compte, cette saga judiciaire n’est pas seulement l’histoire d’un vol audacieux ou d’une défense ratée. C’est un reflet de notre propre lutte avec les notions de valeur, d’art et de propriété. Peut-être que la prochaine fois que vous passerez devant un graffiti, vous vous demanderez: « Est-ce juste une tache sur un mur, ou quelque chose de plus? » Et qui sait, peut-être que la réponse ne sera pas aussi simple que vous le pensez.

Anciennement avec le Daily Mail, je suis maintenant une voix parisienne chez « À nous Paris ». Découvrez avec moi les dernière actus de la capitale ! ✍🏼