par | 29 Mai 2024

JO de Paris 2024 : le défi olympique des salariés face au télétravail et aux congés imposés

Les JO de Paris 2024 approchent, et pour les salariés parisiens, c'est le début d'un véritable parcours du combattant. Entre télétravail imposé, congés forcés et horaires décalés, les entreprises et leurs employés doivent trouver des solutions pour naviguer dans un Paris saturé. Découvrez comment la capitale se prépare à affronter cette épreuve olympique.
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Préparez-vous, Paris va devenir un enfer doré

Cauchemar, fête ou moment historique ? Pour beaucoup de salariés, les Jeux olympiques de Paris risquent davantage relever du saut de haies que de la marche nordique, avec de multiples obstacles à surmonter entre laissez-passer à demander pour franchir les zones dédiées aux épreuves, transports saturés, circulation infernale et risques sécuritaires. Loin du « JO bashing », ils redoutent de voir leur quotidien bouleversé face aux 15,3 millions de visiteurs attendus du 26 juillet au 8 septembre prochains sur le territoire francilien.

Une surpopulation qui implique de revoir son emploi du temps professionnel et personnel. Le gouvernement ne s’y est pas trompé puisque dès le mois de février, il a incité chacun à privilégier le télétravail pour désengorger les transports publics, notamment aux heures de pointe ou sur les tronçons les plus fréquentés, quitte à ce que les Parisiens se sentent un brin mis à l’écart… « Prière de rester chez vous » : c’est en substance le message que les autorités cherchent à faire passer à coups d’affiches dans le métro et de recommandations.

Télétravail : le remède miracle ou le sparadrap sur une jambe de bois ?

Télétravail renforcé, congés imposés, horaires décalés… avec les JO de Paris, les entreprises et les salariés vont devoir adapter leur organisation. Par Anne-Laure Smaguine, spécialiste de l’organisation du travail chez LHH, cabinet de conseil en ressources humaines.

Mais, conscient que les salariés ne peuvent pas tous modifier le lieu d’exécution de leur travail et que certaines tâches doivent être accomplies en présentiel, le mot d’ordre se veut avant tout incitatif : le travail à la maison demeure une option parmi d’autres, propre à chaque entreprise et chaque salarié. Car oui, entre une aide à domicile, un ouvrier sur une chaîne de production et un technicien informatique, nous sommes face à une hétérogénéité des situations de travail. Un véritable casse-tête pour les entreprises. Le « tous en télétravail » qui a joué durant le Covid-19 n’a plus cours. En clair, il n’y aura pas de confinement olympique ! Nombre d’entreprises veulent à tout prix éviter de créer une rupture d’équité entre ceux qui pourront télétravailler, et donc profiter d’une organisation du travail plus douce, et les autres qui seront contraints de travailler sur site tous les jours durant l’été.

Le télétravail assoupli, mais pas pour tout le monde

Depuis la pandémie, les accords de télétravail ont été assouplis, affinés, parfois modifiés pour trouver un équilibre : il s’agit moins de suivre le principe du « deux jours par semaine ou rien » mais de s’inscrire davantage dans un quota de home office sur lequel les salariés disposent d’un droit de tirage. Même la fonction publique a adopté cette logique. Fin avril, un arrêté a rehaussé de 10 jours le quota annuel de télétravail indemnisé et fixé le montant plafond du forfait télétravail à 282,24 euros en 2024, afin de permettre à chacun de s’organiser durant les JO. Exceptionnellement, les agents publics pourront donc dépasser le plafond habituel de trois jours de télétravail par semaine. Certaines entreprises font preuve de la même flexibilité.

Et les autres ? Le cauchemar du présentiel

D’autres employeurs privilégient des pratiques traditionnelles, avec une culture du présentiel plus ancrée. Ils misent alors davantage sur l’aménagement des horaires de travail, en début ou fin de journée, avec des départs décalés, pour améliorer la qualité de vie au travail durant cette période inédite. Autre option : maximiser la prise de congés payés et de RTT entre fin juillet et mi-août, surtout si l’activité risque d’être fortement affectée par les JO.

Dans tous les cas, les décisions prises par les directions restent d’autant mieux comprises qu’elles sont anticipées et expliquées. Or la communication sur les modes d’organisation internes durant cet été olympique se révèle assez récente. Il est indispensable de dessiner et dévoiler le plan de bataille afin de rassurer les équipes qui s’interrogent sur la marche à suivre. Puis-je partir plus tôt ? Ne venir que le matin ? Dois-je demander un laissez-passer ? Autant de questions légitimes qu’il est préférable de ne pas laisser en suspens. Allez, on respire et on se surpasse ensemble, comme le ferait un athlète de haut niveau en quête de médailles !

Mon point de vue : Le sport, c’est la vie, sauf pour nous

L’ironie est là : pendant que les athlètes s’échinent à nous faire rêver sur des terrains flambant neufs, les travailleurs parisiens vont devoir faire des sauts d’obstacles dignes d’un décathlon. Les JO, ce moment où Paris devient le centre du monde, risque de devenir un enfer quotidien pour ceux qui font tourner la machine. Il y a une certaine beauté amère dans cette contradiction. Vous verrez, on finira tous champions de la débrouille olympique. Quant à moi, je vais investir dans un vélo électrique et un stock de café XXL. Allez Paris, tu peux le faire !

Thomas

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l’actu parisienne – culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼