par | 24 Sep 2024

La Poste embarque sur la Seine : une révolution verte ou un coup de pub ?

La Poste s'apprête à transformer la logistique urbaine en livrant des colis par voie fluviale sur la Seine dès 2026. Ce projet écologique vise à réduire le trafic routier et à réinventer la distribution en ville.
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La Poste prend le large : des colis sur la Seine dès 2026

Après les bateaux-mouches et les péniches touristiques, c’est au tour des colis de voguer sur la Seine. La Poste a annoncé ce mardi son projet ambitieux de livrer des colis via une gigantesque barge fluviale dès 2026. Cette barge de 1 300 m², actuellement en construction, devrait transporter quotidiennement 3 000 colis entre le centre de tri Colissimo de Gennevilliers et le centre de distribution de Boulogne-Billancourt.

L’objectif affiché ? Réduire de 200 000 kilomètres le parcours routier annuel et décongestionner le trafic urbain. Une vingtaine de véhicules électriques en moins chaque jour, selon les dires de La Poste. Les colis seront ensuite distribués aux habitants en vélos-cargos, dont les batteries pourront être rechargées pendant la navigation.

Une solution écologique ou un simple effet d’annonce ?

Sur le papier, l’initiative a tout pour plaire : moins de camions sur les routes, une réduction de l’empreinte carbone et une utilisation optimisée des voies fluviales. Mais est-ce réellement une révolution écologique ou simplement une manœuvre marketing pour redorer l’image de La Poste ?

Il est difficile de ne pas voir dans ce projet une réponse aux critiques croissantes sur l’impact environnemental du e-commerce et de la logistique urbaine. Alors que les grandes entreprises rivalisent d’ingéniosité pour verdir leur image, ce type d’annonce soulève des questions. Les panneaux solaires sur la barge et la propulsion électrique sont des atouts, certes, mais suffiront-ils à compenser l’ensemble des émissions générées par le transport des colis ?

Quand l’histoire se répète : le retour du transport fluvial

Le transport fluvial n’est pas une nouveauté. Au contraire, il fut longtemps le moyen privilégié pour acheminer marchandises et denrées à travers le pays. Ce retour aux sources n’est-il pas une preuve que le progrès technologique ne rime pas toujours avec innovation radicale, mais parfois avec la redécouverte de solutions oubliées ?

En revisitant des méthodes ancestrales avec des technologies modernes, La Poste semble vouloir allier tradition et innovation. Une démarche qui rappelle l’adage de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Peut-être est-ce là le signe d’une prise de conscience plus large sur la nécessité de repenser nos modes de consommation et de distribution.

Vers une nouvelle ère de la logistique urbaine

Si ce projet tient ses promesses, il pourrait ouvrir la voie à une véritable transformation de la logistique urbaine. Imaginer les fleuves et les rivières comme des artères de circulation pour les biens est une perspective séduisante. Cela pourrait non seulement réduire le trafic routier, mais aussi redonner vie à des voies fluviales trop souvent délaissées.

Cependant, il est crucial que cette initiative ne reste pas isolée. Pour qu’un réel changement s’opère, d’autres acteurs doivent emboîter le pas et investir dans des solutions durables. Les villes, quant à elles, doivent adapter leurs infrastructures pour faciliter ces nouvelles formes de transport.

La Poste s’engage sur un chemin audacieux en mettant les voiles sur la Seine. Reste à voir si cette démarche sera le début d’une révolution verte dans le secteur de la logistique ou simplement une goutte d’eau dans le fleuve tumultueux du marketing écologique.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼