par | 14 Mai 2024

Le double discours: quand Paris écoute mais n’entend pas

Alors que le gouvernement français promet de combattre l'antisémitisme avec une 'fermeté exemplaire', la Grande Mosquée de Paris lance un appel urgent pour une reconnaissance et une action tout aussi rigoureuse contre l'islamophobie. Le recteur de la Mosquée, Chems-Eddine Hafiz, met en lumière une pratique de 'deux poids, deux mesures' qui pourrait ébranler les fondements même de l'égalité républicaine.
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Égalité, Fraternité… mais Seulement sur Papier?

C’est une danse familière à laquelle la Grande Mosquée de Paris nous invite encore une fois, en réclamant un petit morceau de cette équité républicaine que la France brandit si fièrement comme étendard. Cette fois, la réplique est adressée au gouvernement d’Attal, qui, entre le foie gras et les discours bien huilés d’un dîner du Crif, a promis de lutter avec une « fermeté exemplaire » contre l’antisémitisme. Et là, tout le monde applaudit, évidemment. Mais quand il s’agit de l’islamophobie? Le silence est presque palpable.

Pas de Place pour l’Islamophobie sur la Scène Politique?

Pendant que les projecteurs illuminent les grands mots et les promesses contre l’antisémitisme, l’islamophobie semble être reléguée au second plan, une sorte de gêne qu’on préfère ne pas mentionner lors des apéritifs. Le recteur de la Grande Mosquée, Chems-Eddine Hafiz, n’a pas mâché ses mots : si l’on combat une haine, pourquoi diable fermer les yeux sur une autre? « Deux poids, deux mesures, » semble-t-il dire, mais avec cette élégance qui caractérise ceux qui sont habitués à ce que leurs voix portent moins loin.

Un Spectre qui Divise: L’Antisémitisme Musulman, Vraiment?

Ce que pointe du doigt la Grande Mosquée est d’autant plus piquant : l’extension de ce qu’ils appellent le « faux et ‘antinomique’ concept d’antisémitisme musulman » dans l’espace public. Et là, on touche un point sensible. C’est un peu comme accuser le louveteau d’être responsable de la fureur du loup. La stigmatisation, c’est cette maladie insidieuse qui se nourrit des peurs et des ignorances, et manifestement, le traitement gouvernemental actuel ne semble pas prêt à soigner tous les symptômes.

La République Divisée: Où sont les Ponts?

En criant au loup islamiste, Attal et sa clique jouent une partition dangereuse. Ils attisent des flammes déjà bien vivaces, divisant une République qui se veut une et indivisible. Mais divisée, elle l’est, et ce n’est pas en choisissant les combats à mi-temps que l’on cicatrisera les plaies d’une société qui se fragmente un peu plus à chaque faux pas politique.

Et Après? Un Futur Ensemble ou Séparés?

En lançant un appel pour une condamnation claire et sans équivoque de l’islamophobie, la Grande Mosquée de Paris ne demande pas la lune. Elle demande juste que la promesse républicaine d’égalité soit une réalité pour tous, et non un privilège pour certains. C’est un test, un vrai, pour voir si notre société peut vraiment prétendre à l’universalité de ses valeurs ou si elle se contente de les énoncer pour l’esthétique.

Chaque communauté mérite une place à la table de la fraternité française, sans avoir à craindre que son plat soit servi froid ou, pire, pas servi du tout. En fin de compte, c’est peut-être dans ces moments de tension que l’on découvre qui nous sommes vraiment : un peuple qui aspire à l’unité ou un ensemble de communautés qui se regardent en chiens de faïence. Et si l’on souhaite réellement que les valeurs de la République soient autre chose que des mots sur du papier, il va falloir que les actes suivent les discours. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action.

Alyson

Anciennement avec le Daily Mail, je suis maintenant une voix parisienne chez « À nous Paris ». Découvrez avec moi les dernière actus de la capitale ! ✍🏼