par | 23 Jan 2024

Gonflé comme une montgolfière : la bulle immo des JO de Paris 2024

Il y avait une fois une bande de promoteurs rêvant de transformer du terrain en Seine-Saint-Denis en un paradis d'appartements vendus à prix d'or pour la noblesse sportive des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, 2024. Mais comme toute bonne histoire, celle-ci a une petite ironie croustillante : ces appartements, bijoux immobiliers censés accueillir les plus grands athlètes du monde, peinent à trouver preneur.
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Le cauchemar des « vendeurs d’air »

L’entreprise Vinci, pas franchement le genre à hésiter avant de construire des palais pour athlètes, a vendu à peine 78 appartements sur les presque 200 mis en vente depuis fin juin. Il n’y a pas de quoi danser le cha-cha entre les grues et les bulldozers de construction. Si on en croit nos amis de Solideo, la petite entreprise qui se tape le boulot olympique, il n’y a pas lieu de paniquer : les apparts doivent être dispos un an après la fin des JO. On est encore loin du déluge.

 

La roue tourne, même pour les bulldozers

Mais faut pas se voiler la face, des entreprises comme la CDC (pas celle qui cause des cauchemars à des millions de parents, je parle de la Caisse des dépôts en consignations), avec sa filiale Icade, construisent sans relâche et comptent vendre près de 240 de leurs 640 apart’s après l’apothéose des Jeux. Bilan des courses ? 88 mis en vente, une dizaine signés. Même un gamin de maternelle pourrait te dire que ces proportions font mal aux yeux.

Tous les espoirs sont permis pour les 700 des 2800 logements qui seront mis en vente après la parade des sportifs et la sueur des Paralympiques. Y’aura toujours bien quelqu’un qui voudra s’installer dans ces blocs de béton neufs au milieu d’anciennes friches industrielles, non ?

 

Des taux qui font plus mal qu’une dent de sagesse

On ne peut pas blâmer uniquement les entreprises de construction pour cette comédie. C’est plutôt ce monstre sournois de taux d’emprunt, qui se trémousse autour des 4%, largement plus doux en janvier 2022. Cette volatilité, c’est un peu comme si tu faisais un tour sur une grande roue alors que tu as le mal des transports.

Le directeur d’une agence immobilière s’est lâché : « Ils ont commercialisé trop cher. C’est toujours une question de prix« . Ben voyons, tu pensais qu’on pouvait acheter un taudis pour le prix d’un palace ? Allez encore un effort, on rabote 5 à 10% de plus et on en reparle.

C’est peut-être être un peu cynique de ricaner sur le malheur des autres, mais quand le malheur frappe ceux qui voulaient tirer profit des JO avec des prix délirants, on perd un peu la compassion. Finalement, on peut voir les choses autrement : un peu de sel dans une soupe un peu trop douce ne fait jamais de mal. Allez, à vos marques, prêts, achetez !


Thomas

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l’actu parisienne – culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼