par | 3 Déc 2024 à 10:12

Notre-Dame de Paris : quand Jean-Charles de Castelbajac rhabille les anges

Paris, vitrine éternelle du sacré et du profane. Alors que la cathédrale Notre-Dame s’offre un lifting post-apocalyptique digne d’un blockbuster, c’est au tour de Jean-Charles de Castelbajac de prendre les pinceaux. Le créateur flamboyant, connu pour ses touches pop et sa manière de marier kitsch et génie, vient de dévoiler les nouvelles tenues liturgiques de l’édifice. Spoiler alert : même les anges auraient envie de descendre défiler sur les podiums.
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Du néogothique à la haute couture divine

Ce n’est pas la première fois que Notre-Dame fait parler d’elle autrement que pour ses gargouilles. Mais là, c’est du lourd. Castelbajac a mixé des influences médiévales et contemporaines pour offrir à l’Église un relooking à la fois irrévérencieux et respectueux. Les couleurs ? Primaires et franches, à la Mondrian, avec une pointe de doré qui rappelle que, oui, on parle de Dieu ici, pas de la Fashion Week.

Le choix de Castelbajac ne sort pas de nulle part. L’homme est une sorte de prêtre de la mode, un prophète du pop-art qui prêche depuis des décennies pour une créativité débridée. Qui d’autre aurait pu imaginer ces étoles qui allient motifs sacrés et modernité sans tomber dans le blasphème ? Même les sceptiques reconnaîtront l’audace.

L’Église et la mode : un flirt dangereux

Et si on se pose deux secondes : pourquoi l’Église s’habille-t-elle en haute couture ? C’est là que ça devient savoureux. Depuis toujours, religion et art jouent au chat et à la souris. Mais ici, Castelbajac pousse le jeu à son paroxysme. Certains diront que c’est une manière pour le clergé de rester dans la course à l’instagrammable, une nécessité pour séduire une jeunesse qui swipe plus qu’elle ne prie.

D’autres, un peu moins cyniques (et sans doute plus cathos), y verront une forme de dialogue entre le passé et le présent. Parce que soyons honnêtes, Notre-Dame, après l’incendie de 2019, est devenue un symbole de renaissance. Et quoi de mieux que de rhabiller cette vieille dame pour son come-back ?

Une robe de lumière pour cacher les ombres

Mais ne soyons pas dupes : derrière ces habits scintillants, il y a aussi une Église en quête de rédemption. Entre scandales et désertion des bancs, le clergé a bien compris qu’il fallait séduire pour survivre. L’idée d’appeler un créateur reconnu mondialement est brillante, presque machiavélique. Parce que, franchement, qui va oser critiquer des tenues aussi belles, aussi lumineuses, même si elles cachent quelques fissures dans les murs ?

En filigrane, on devine un message plus subtil : la foi n’est pas figée. Elle évolue, se transforme, et parfois, elle enfile des couleurs pop pour rappeler qu’elle peut encore illuminer.

Entre sarcasme et émerveillement

Alors oui, c’est facile de se moquer. On pourrait dire que les prêtres vont finir par défiler chez Dior ou que bientôt, les sermons seront sponsorisés par Louis Vuitton. Mais il y a quelque chose de fascinant dans cette démarche. Castelbajac, avec son excentricité assumée, a réussi à transcender le cliché du religieux poussiéreux. Il offre à Notre-Dame une touche d’éternité moderne, un pont entre des siècles de tradition et notre ère saturée d’écrans.

En vérité, ça me fait presque envie. Pas de me convertir, faut pas déconner, mais de croire qu’un peu de beauté, même un peu superficielle, peut parfois nous élever. Notre-Dame, toi qui as vu le pire, merci de nous rappeler que le divin est aussi dans les détails.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼