Un ras-le-bol parisien en musique et en mots
La Ville Lumière perd de son éclat aux yeux de Thomas Dutronc. Entre le vrombissement incessant des moteurs et le ballet interminable des travaux, le fils de Françoise Hardy et Jacques Dutronc confie, un peu las, son désir grandissant de verdure et d’espace. C’est lors d’une émission dédiée aux chansons célébrant Paris qu’il a exposé son désamour croissant pour la capitale, une confession qui sonne comme un requiem pour ses jours parisiens.
Entre hommage et critique, un cœur partagé
« Évidemment avec l’âge, je comprends tous les gens qui se sont mis au vert. Mon père n’a plus rien à Paris, c’est drôle. J’aurais du mal encore à ne pas avoir un pied-à-terre ici même si je décidais d’aller ailleurs. Mais c’est vrai que là vraiment je l’aime moins. Aujourd’hui j’aspire à avoir plus d’espace de vie. » Ces mots, lâchés entre deux souvenirs émus de sa mère récemment disparue, révèlent un Thomas Dutronc tiraillé entre son héritage familial et son aspiration à une vie moins étouffante.
Un cri du cœur à Anne Hidalgo
Le coup de grâce semble avoir été porté par les politiques urbaines de la maire Anne Hidalgo, en particulier ses aménagements cyclables et les travaux perpétuels qui transforment chaque trajet en calvaire motorisé : «Gare du Nord… Je passe 15-30 minutes à l’arrêt grâce aux travaux d’Anne Hidalgo, ça m’arrive tous les jours depuis des mois et des années, un peu partout dans Paris, là c’est la goutte d’eau!» L’artiste ne mâche pas ses mots, son Instagram se transformant en tribune contre la métamorphose de sa ville natale en labyrinthe impraticable pour tout non-cycliste.
Et dans le deuil, une chanson naît
Dans ce contexte de critique et de changement, Thomas Dutronc trouve encore la force de créer. Sa nouvelle chanson, «Dans tes yeux», accompagnée d’un clip poignant, est un hommage vibrant à Françoise Hardy. Ce morceau, dévoilé peu après le décès de la chanteuse, porte en lui toute la complexité des sentiments d’un fils artiste confronté à la perte et à la transformation.
Vers de nouveaux horizons ?
L’avenir de Thomas Dutronc pourrait donc se dessiner loin des rues qu’il a longtemps arpentées. Il envisage un départ, non sans une pointe de nostalgie pour ce Paris de carte postale, désormais plus mythique que réel. «Je l’aime moins», admet-il, non sans une certaine gravité, tandis qu’il envisage de nouveaux espaces où les notes de sa guitare pourraient résonner plus librement.
Alors, on prend le large, Thomas ? Si tu décides de t’échapper de cette « belle prison », emporte avec toi cette mélodie qui parle d’amour, de perte et de liberté retrouvée. Et peut-être que, de là où tu iras, Paris te semblera de nouveau séduisante, vue de loin, à travers le prisme de l’absence et du souvenir.