Une sortie inattendue
Fillon, longtemps resté dans l’ombre, choisit ce moment précis pour rompre le silence. Ce n’est pas qu’un simple retour sur le devant de la scène, c’est une véritable mise en accusation de l’état de la France. Il nous rappelle, avec une précision presque chirurgicale, que l’endettement a doublé depuis 2012 et que les prélèvements obligatoires ne cessent de s’envoler vers des sommets inédits. Pour lui, la société française se délite, poussée par une montée des extrêmes et une violence omniprésente dans tous les domaines. On se croirait dans une dystopie à la George Orwell, mais en version hexagonale et avec un sens de l’humour noir bien aiguisé.
La France en crise
L’ancien ministre ne mâche pas ses mots. Selon lui, le pays est en train de sombrer sous le poids de sa dette et de ses réformes hasardeuses. Son constat est implacable : « la parole publique ne pèse plus grand-chose » et la fracture sociale se creuse à vue d’œil. Il évoque également un passé où, sous sa gouvernance, l’État était qualifié de « faillite en marche » dès l’été 2007. Cette rhétorique, bien que sévère, soulève une interrogation cruciale : sommes-nous réellement prêts à sacrifier notre avenir sur l’autel de réformes mal menées et d’un budget en chute libre ?
Une vision géopolitique tranchante
Au-delà des frontières hexagonales, Fillon aborde la question brûlante de la géopolitique. Il dresse le portrait d’un monde en mutation où les alliances se nouent au gré des coups durs. La Russie, par exemple, n’est pas la victime d’un revers stratégique, mais l’architecte d’un conflit qui perdure depuis trois ans. Il rappelle avec ironie que l’économie russe, censée s’effondrer en trois mois, montre une résilience déconcertante. Quant à l’Amérique, le géant mondial semble enfin reconnaître qu’il n’a pas d’amis, s’engageant dans un dialogue inattendu avec la Russie pour contrer l’essor d’un bloc hostile qui s’étend de la Chine à l’Iran. Cette analyse audacieuse, qui frappe fort par sa franchise, remet en question les certitudes occidentales et bouscule le confort d’une vision unilatérale des affaires internationales.
L’héritage politique de Retailleau
Sur le plan intérieur, Fillon ne lésine pas sur les éloges envers son allié de toujours, Bruno Retailleau. Ce dernier, qu’il qualifie de véritable bastion des convictions, incarne pour lui l’espoir d’un renouveau politique. Retailleau est dépeint comme l’homme qui n’a jamais cédé aux sirènes du compromis, un modèle rare dans un paysage politique saturé de promesses en l’air et de discours fade. L’ancien ministre prône même des réformes radicales, comme le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, afin de préparer la France à affronter une crise sociale et économique aux conséquences potentiellement catastrophiques.
Mon regard sur cette débâcle
Personnellement, j’ai trouvé cette interview d’une cruauté déconcertante. Fillon, avec son ton bien trempé, ne se contente pas de critiquer : il nous bouscule et nous force à regarder en face une réalité dérangeante. On ressent une profonde désillusion, presque une rage contenue face à un système qui semble voué à l’autodestruction. Bien sûr, certains diront que c’est un vieil ours grincheux qui revient sur le devant de la scène pour se donner de l’importance, mais, franchement, son analyse frappe fort et résonne avec la douleur et la colère que beaucoup éprouvent dans les rues de Paris. Le débat est lancé, et il est temps de se demander si l’on veut continuer à ignorer le malaise qui nous ronge.
Je n’ai pas fini d’en parler, et je vous invite à creuser cette réflexion de manière personnelle. Foncez, interrogez-vous, et n’ayez pas peur d’explorer les zones d’ombre d’un système en pleine mutation.