Barnier, lâhomme de glace, joue la carte de lâorage
Michel Barnier, câest un peu le prof dâhistoire-gĂ©o quâon respecte mais quâon trouve un poil ennuyeux. Ancien ministre, nĂ©gociateur du Brexit, et dĂ©sormais Premier ministre, il sâest forgĂ© une image dâhomme raisonnable, presque ennuyeusement prĂ©visible. Alors, quand il se met Ă parler de « turbulences graves » et de « spectre du chaos », ça rĂ©veille.
Mais pourquoi un tel cri dâalarme ? Parce que son gouvernement pourrait bien tomber sous une motion de censure. Et dans le contexte actuel, une censure ne serait pas juste une humiliation personnelle pour Barnier, ce serait un coup de pied dans un chĂąteau de cartes dĂ©jĂ bancal.
Une RĂ©publique Ă bout de souffle
On le sent depuis des mois : la machine politique française grince de partout. Entre des rĂ©formes impopulaires, une AssemblĂ©e nationale en perpĂ©tuel bras de fer et un climat social tendu, la France ressemble plus Ă une cocotte-minute quâĂ une dĂ©mocratie apaisĂ©e.
La menace de censure arrive dans un contexte explosif. Selon certains analystes, lâacte pourrait plonger le pays dans une crise politique majeure, voire provoquer de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives. Et ça, on sait tous que ce serait le bingo du chaos : populisme Ă tous les Ă©tages, abstention record et montĂ©e des extrĂȘmes.
Le spectre du chaos, ou lâart de la peur politique
Barnier nâest pas le premier Ă agiter le drapeau du chaos pour rallier les troupes. Cette stratĂ©gie, vieille comme le monde, est une arme classique des politiques en difficultĂ©. On lâa vu avec David Cameron au moment du Brexit (« Quittez lâUE et ce sera lâapocalypse »), ou encore avec François Hollande face Ă la montĂ©e du Front national (« Le pire est Ă nos portes »).
Mais ici, la peur fonctionne-t-elle encore ? Le problĂšme, câest que les Français sont dĂ©jĂ au bord de la saturation. Inflation, pĂ©nuries dâĂ©nergie, colĂšre sociale : le chaos, ils le vivent dĂ©jĂ au quotidien. Alors Barnier qui joue les Cassandre pourrait bien se heurter Ă un mur dâindiffĂ©rence, voire dâagacement.
Lâopposition se frotte les mains
Ăvidemment, Ă gauche comme Ă droite, lâopposition sâĂ©trangle de rire. Pour les insoumis, Barnier nâest quâun pantin du systĂšme, incapable de comprendre la souffrance du peuple. Pour lâextrĂȘme droite, câest une preuve supplĂ©mentaire que la RĂ©publique est « verrouillĂ©e par des Ă©lites dĂ©connectĂ©es ».
Et le pire ? Ces critiques, aussi caricaturales soient-elles, trouvent un écho chez des citoyens de plus en plus désabusés. à force de crier au loup, nos gouvernants risquent de créer un terrain fertile pour des solutions autoritaires ou simplistes.
Quand la politique devient spectacle
Ce qui frappe dans cette histoire, ce nâest pas juste lâintensitĂ© du discours de Barnier. Câest lâabsurditĂ© de voir une classe politique jouer Ă se faire peur pendant que le pays sâenfonce dans des problĂšmes bien rĂ©els. Le chaos, ce nâest pas une menace lointaine : câest un Ă©tat latent qui ronge les institutions et la confiance des citoyens.
Alors, que reste-t-il Ă faire ? Peut-ĂȘtre arrĂȘter de parler de chaos et commencer Ă construire, pour de vrai, des solutions solides et durables. Ou alors, on continue de jouer Ă la politique spectacle, jusquâĂ ce que les spectateurs quittent la salle.
Parce que si le chaos est une tempĂȘte, il se nourrit surtout des vents de lâinaction.