par | 24 Jan 2025

L’insoumise Rima Hassan : quand la liberté d’expression se heurte aux convictions politiques

Le Parlement européen s’est récemment enflammé autour d’une résolution demandant la libération de Boualem Sansal, l’écrivain algérien menacé par un régime qui traite la dissidence comme une maladie contagieuse. Jusque-là, rien de particulièrement surprenant : l’Europe se plaît à endosser son costume de chevalier blanc des droits de l’homme. Mais voilà que Rima Hassan, députée insoumise, décide de voter contre cette résolution.
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Quand l’idéologie devient une paire d’œillères

Rima Hassan, c’est un peu la caution « diversité combative » de la France Insoumise, toujours prête à monter au créneau sur les injustices d’ici et d’ailleurs. Mais son vote, dans ce cas précis, soulève une question qui fâche : peut-on défendre les droits de l’homme tout en se taisant sur leurs violations par des régimes « amis » ? Boualem Sansal, connu pour ses critiques acerbes du régime algérien et son opposition au pouvoir militaire, n’est pas exactement un symbole commode. Lui prêter main-forte, c’est s’attaquer frontalement à des pouvoirs qui jouent encore la carte de l’anticolonialisme pour justifier leurs abus.

Hassan aurait-elle décidé que certains combats méritent moins d’efforts que d’autres ? Ou est-elle simplement coincée dans un prisme idéologique où critiquer un régime autoritaire du Sud reviendrait à trahir une solidarité mal comprise ?

Boualem Sansal, le paria littéraire que personne ne veut défendre

Sansal, c’est cet écrivain qui dérange tout le monde. Les autorités algériennes le haïssent, bien sûr. Mais même en France, où l’on se gargarise de « liberté d’expression, » son nom reste absent des grands plateaux télé. Son crime ? Parler franchement, sans se plier aux narratifs politiquement corrects. C’est l’homme qui a osé critiquer l’Algérie autant que la France, en dénonçant les hypocrisies des deux côtés de la Méditerranée.

En refusant de soutenir cette résolution, Rima Hassan ne fait pas qu’envoyer un message politique : elle participe à l’effacement de ces voix courageuses. Et c’est là que le bât blesse. Quand ceux qui se présentent comme les défenseurs des opprimés choisissent de détourner le regard, on entre dans une zone grise où la morale se dilue dans le pragmatisme politique.

Défendre les droits de l’homme, mais pas trop

Ce vote pose une question plus large : que reste-t-il des principes de la gauche radicale quand ils se heurtent à la realpolitik ? Hassan et son camp aiment brandir les slogans révolutionnaires, mais leur incapacité à condamner fermement les régimes oppressifs du Sud révèle une faiblesse inquiétante. Les droits de l’homme ne sont pas un buffet à volonté où l’on choisit ce qui convient à son discours.

Le plus ironique dans cette affaire, c’est que le silence de Rima Hassan sur Sansal ne sert ni sa cause ni celle des opprimés qu’elle prétend défendre. En refusant de s’engager sur des sujets sensibles, elle alimente le cynisme ambiant qui mine la politique.

Une fin personnelle, pour ceux qui lisent encore

Je pourrais m’arrêter là et vous laisser juger par vous-mêmes. Mais soyons clairs : ce genre d’hypocrisie, c’est le poison de notre époque. On veut des héros qui dénoncent tout, partout, tout le temps. Et quand ils faillissent, c’est à nous, pauvres observateurs, de leur rappeler que les valeurs ne sont pas négociables.

Rima Hassan, si vous lisez ceci – peu probable, je vous l’accorde –, sachez que voter contre une résolution qui défend la liberté d’expression, c’est un aveu d’impuissance déguisé en posture. Boualem Sansal mérite mieux. Et nous aussi.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼