Quatre étages au-dessus de la plèbe, sur le toit de l’hôtel Madame Rêve, ROOF balance sa vibe de paradis urbain : cerisiers, vues à dégommer sur Notre-Dame, Saint-Eustache et même ce cliché vivant qu’est la Tour Eiffel. Oui, ce n’est pas une simulation : t’es littéralement survolé par Paris, à siroter ton verre en jouant les poètes maudits pendant que les touristes étouffent trois étages plus bas.
Un havre à cocktails loin des foules débiles
ROOF, c’est cette anomalie rare à Paris : un spot chic sans être chiant, raffiné sans sentir le fric moisi. En d’autres termes, tu peux débarquer en sneakers propres sans te faire scanner le compte en banque du regard. Benjamin Six, le chef qui a sûrement vendu son âme pour savoir marier autant de saveurs, a concocté des assiettes qui puent la générosité : des petits plats globetrotteurs à partager, comme si t’étais encore capable de partager quoi que ce soit après cinq cocktails maison.
Côté boisson, oublie les mojitos tièdes et autres horreurs sucrées. Ici, les cocktails signature te rappellent que le mot « mixologie » ne veut pas toujours dire « arnaque ». Et si t’es d’humeur à cramer ton PEL en bulles, le champagne sélectionné sur place vaut carrément la perte de quelques organes sur le marché noir.
ROOF n’est que la partie émergée de l’iceberg sexy
Faut pas être totalement débile : Madame Rêve, ce n’est pas juste ROOF. C’est un empire sensuel qui a décidé de coller une baffe à toutes les terrasses parisiennes. En contrebas, tu trouves Kitchen, ce coin planqué qui transpire l’intimité, parfait pour les gens qui pensent encore qu’un date peut commencer par un café et finir en existentialisme moite.
Et pour ceux qui aiment quand leur repas ressemble à un défilé de Pinterest végétalisé, le restaurant La Plume déroule son patio baigné de lumière. Déjà ouvert pendant que ROOF se préparait à foutre le feu au printemps, La Plume reste la planque des gens qui ne veulent pas s’avouer qu’ils bossent encore dans le Marais mais fantasment sur Tokyo.
Un lieu pour survivre (et rire) face au naufrage ambiant
Dans un monde où même les trottinettes électriques veulent ta mort, prendre de la hauteur n’est pas juste un luxe, c’est un instinct de survie. ROOF, avec ses cerisiers en fleurs, ses toits étincelants sous le soleil et ses cocktails qui cognent juste ce qu’il faut, devient cet espace-temps parallèle où tu peux prétendre que tout va bien. C’est l’anti-burn-out, le vaccin contre la gueule de bois existentielle.
Et franchement, pouvoir mater la Tour Eiffel sans se faire marcher sur les pieds par 8000 touristes japonais armés de perches à selfies, ça n’a pas de prix (enfin si, un cocktail à 22 balles, mais on n’est pas à une hypocrisie près).
Quand ROOF devient plus qu’un rooftop
À force de te vendre des « expériences » bidons, Paris est devenu une ville où ouvrir une canette sur les quais de Seine est présenté comme un acte bohème. ROOF, lui, ne fait pas semblant. Il n’essaie pas de singer Brooklyn ou Barcelone. Il est Paris, version 2025 : un Paris où on peut se saouler légèrement en haut d’un bâtiment historique sans être emmerdé par la police municipale ou les influenceuses déguisées en rideaux de soie.
À titre perso, c’est ici que je compte noyer mon cynisme sous une pluie de rosé et de sourires pas encore totalement cramés par la machine à broyer du rêve. Parce qu’entre deux éclats de rire et trois cocktails, tu finis vraiment par y croire : Paris n’est pas encore tout à fait mort. Il est juste planqué à quatre étages du sol, sous un cerisier en fleurs, en train de trinquer à ta santé.