Du folklore à la fureur: un rendez-vous annuel controversé
Tous les ans, comme un mauvais anniversaire, la capitale française se dote d’un nouveau visage, celui des vestiges sombres de son histoire politique. Des centaines de militants d’ultradroite, sous la bannière du « Comité du 9-mai », ont pris d’assaut les rues de Paris. Ils commémorent la mort de Sébastien Deyzieu, tombé d’un toit en 1994 pendant une manifestation qui a mal tourné. Sébastien, pour eux, c’est un peu leur martyre en Converse, un héros d’une cause qui en manque cruellement.
Un ballet judiciaire qui finit toujours pareil
Cette année, comme un vieux disque rayé, le tribunal administratif de Paris a dit « non » à l’interdiction de cette mascarade morbide. Liberté de manifester qu’ils disent. Liberté de semer la zizanie, plutôt. Derrière leurs drapeaux ornés de croix celtiques, ces nostalgiques d’une époque que personne ne veut voir revenir, avancent encagoulés, presque anonymes, mais terriblement bruyants.
Antifascistes en première ligne : le thé et le fer
Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres de là, un autre Paris se met en scène. Celui des antifascistes, des vrais résistants, ceux qui ont troqué le thé contre des pancartes et des slogans. La Jeune garde antifasciste, toujours prête à démontrer que l’histoire ne se répète pas sans une bonne bataille, a établi son QG éphémère. « Nous, on ne laisse pas le pavé à la haine », clame Raphaël Arnault, porte-parole du groupe, tout en ajustant son badge coloré d’un poing levé.
Un écho qui dérange
Chaque pas des ultradroite résonne dans les rues comme un écho douloureux du passé. Et chaque année, le même spectacle se répète, entre indignation et résignation. Le ministre de l’Intérieur essaie de jouer au shérif en interdisant, les préfets brandissent leurs arrêtés comme des boucliers de papier, mais les bottes continuent de marteler le bitume.
Le vrai visage de Paris?
Alors, Paris, ville lumière ou sombre théâtre de récurrences troublantes? La réponse n’est jamais simple. Dans cette ville qui a vu naître tant de révolutions, chaque coin de rue a une histoire, chaque pavé un souvenir. Mais aujourd’hui, certains veulent graver des souvenirs que beaucoup préféreraient oublier.
Et demain, alors?
Demain, les rues seront nettoyées, les banderoles rangées et les visages masqués retourneront à leur anonymat. Mais le problème, lui, restera. Ignorer les racines du mal ne les fait pas disparaître. Il faut parler, agir, ne pas laisser le passé définir le futur. Paris, mon amour, tu mérites mieux que ces défilés de haine. Il est temps de reprendre les rues, pas avec des croix celtiques, mais avec des idées, des projets, des rêves.
Car après tout, les rues de Paris ont toujours été le théâtre des plus belles révolutions. Alors, pourquoi pas une révolution de l’amour, de l’acceptation et de la fraternité? Voilà une cause pour laquelle il vaudrait vraiment la peine de descendre dans la rue.