Un show final pour clôturer les jo, mais pourquoi ?
Cette parade s’annonce comme « la cinquième cérémonie » des Jeux, dixit Thierry Reboul, directeur de la création de Paris 2024. Comprenez : un nouvel épisode de ce grand cirque médiatique où l’on va vous servir à peu près tout ce qui peut briller et surprendre, des surprises calibrées au millimètre, du spectaculaire avec des athlètes et des VIP sur une scène gigantesque montée autour de l’Arc de Triomphe. Ça sent la débauche de moyens et de bling-bling. Après les jeux, une parade, et après la parade ? Probablement, un très gros nettoyage des Champs-Élysées sous les yeux des pigeons.
Un défilé géant qui coûte cher et qui sert qui ?
Le spectacle commencera à 16h avec la « parade des champions », un défilé de 8 000 à 10 000 personnes, incluant les athlètes, mais aussi les staffs, les volontaires, et des représentants de l’État. Ils défileront sur les Champs-Élysées jusqu’à une scène géante de 400 mètres montée place de l’Étoile, le tout sous les yeux de 30 000 spectateurs. Oui, c’est gratuit, mais seulement pour ceux qui ont réussi à réserver leur place en ligne, et qui ont bien noté que les meilleures places ne seront pas pour tout le monde. Parce que l’élite ne descend jamais de son trône.
Pendant ce temps, on célèbre la « victoire » des JO en dépensant des millions pour quelques heures de « joie ». Imaginez toutes ces ressources réaffectées à d’autres fins, comme, je ne sais pas, rénover des hôpitaux, financer des associations de quartiers ou renforcer l’éducation ? Mais non, on préfère vous donner des paillettes et un beau spectacle pour vous rappeler que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Cérémonie protocolaire sous surveillance et concert en toc
À 18h30, place au protocole. Le ravivage de la flamme de la tombe du Soldat inconnu et une remise de décorations aux athlètes médaillés, présidée par Emmanuel Macron lui-même, histoire de rappeler à tout le monde qui tient les rênes. Et bien sûr, c’est fait en grande pompe, en public, parce que les coulisses du palais présidentiel, c’est trop intime. Après ça, à partir de 21h, place à la fête avec un concert de deux heures et un DJ set jusqu’à minuit. « Un best of de toutes les cérémonies » paraît-il, pour conclure de manière éclatante. Un peu comme un feu d’artifice final pour distraire, hypnotiser et faire oublier les échecs des politiques publiques.
Une fausse accessibilité et une vraie exclusivité
Alors, tout le monde est invité à la fête, non ? Eh bien, pas vraiment. L’événement est en théorie gratuit et ouvert à tous, mais en pratique, il y a des restrictions. Seulement 30 000 spectateurs pourront assister à la parade sur les Champs, et 40 000 à la cérémonie place de l’Étoile. Bonne chance pour être parmi les premiers à réserver vos places sur la plateforme de billetterie gratuite ! Et ne vous faites pas d’illusions, une fois que vous avez choisi votre camp – Champs-Élysées ou Arc de Triomphe – il est impossible de passer d’une zone à l’autre. Parce que pourquoi pas rendre les choses encore plus compliquées ?
Des athlètes à la parade, mais pour quoi vraiment ?
Du côté des athlètes, c’est tout aussi éclatant que le reste : des stars comme Teddy Riner, Antoine Dupont, et Léon Marchand seront là pour briller sur la scène géante. Et bien sûr, on attend plus de 200 athlètes olympiques et 137 paralympiques. C’est du beau monde, mais une fois de plus, on se demande qui bénéficie vraiment de toute cette attention. Ces athlètes défilent sous les applaudissements, mais combien seront encore soutenus et valorisés une fois les projecteurs éteints ?
Le spectacle est-il vraiment pour nous ?
Alors voilà, la grande parade des JO 2024 promet un spectacle, un moment de communion nationale… ou plutôt une communion sous contrôle. Un grand show pour rappeler au bon peuple qu’il faut célébrer, consommer, et surtout, se taire. Paris sera sans doute éblouissante sous les lumières de ce dernier acte. Mais gardons à l’esprit que derrière les sourires et les paillettes, il y a toujours les mêmes contradictions. Une parade pour distraire, oui, mais pas forcément pour unir.
Paris, ville des lumières, ville des mirages. À vous de voir si vous voulez participer à cette mascarade ou rester spectateur conscient de ce qui se trame vraiment.