par | 4 Oct 2024 à 10:10

300 entreprises taxées : une mesure qui cache bien son jeu

Le gouvernement frappe encore un grand coup en ciblant 300 entreprises avec une taxation « temporaire ». On nous promet que ce sera pour un an ou deux, mais soyons honnêtes : les « mesures exceptionnelles » ont cette fâcheuse tendance à s’éterniser dans le paysage fiscal français. Ce n’est pas la première fois qu’on nous sort ce genre d’annonce, et pourtant, cette solution cache une problématique bien plus vaste et enracinée. Derrière l'illusion d'une manœuvre d'ajustement budgétaire, c'est surtout un choix politique qui reflète une tension croissante entre responsabilité économique et posture populiste.
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Des grandes entreprises en ligne de mire : simplisme ou stratégie ?

Pourquoi 300 entreprises et pourquoi maintenant ? La réponse, c’est le déficit. Ah, le fameux déficit public, cet éternel casse-tête qui oblige chaque gouvernement à trouver des milliards sous le tapis. Cette fois, Michel Barnier tente de convaincre qu’il suffira de s’en prendre aux « grandes entreprises », celles qui brassent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, pour résoudre tous nos problèmes. Facile, non ? Mais sous cette apparente simplicité se cache une stratégie bien plus subtile, voire risquée.

Le Premier ministre tente de jouer les équilibristes : d’un côté, faire croire à une justice fiscale en ciblant les géants économiques, et de l’autre, rassurer la majorité des petites et moyennes entreprises en leur promettant qu’elles ne seront pas touchées. Mais est-ce vraiment une solution ? Car soyons clairs, ces grandes entreprises ont un pouvoir d’influence bien plus grand que le gouvernement ne veut l’admettre. Croire que cette « contribution exceptionnelle » passera comme une lettre à la poste, c’est ignorer la capacité de ces multinationales à se jouer du système, à délocaliser, à optimiser leurs bénéfices. Vous vous souvenez de la taxe GAFAM ? On attend toujours les milliards promis…

La question des fonctionnaires : l’illusion de la rationalisation

Mais il n’y a pas que les entreprises sur la liste des sacrifiés. Le gouvernement prévoit de « ne pas remplacer tous les fonctionnaires qui partent à la retraite ». Là encore, rien de nouveau sous le soleil. Chaque réforme budgétaire implique, d’une manière ou d’une autre, des suppressions de postes dans la fonction publique. Et c’est là que réside une autre illusion. On nous parle de rationalisation, de services publics fusionnés, mais à quel prix ? Moins de fonctionnaires signifie toujours moins de services rendus aux citoyens, particulièrement dans des secteurs déjà en souffrance.

Et parlons franchement : cette idée que seuls les fonctionnaires « non en contact avec les citoyens » seront touchés, c’est une chimère. Car dans un système aussi vaste que celui de l’État, chaque rouage, aussi invisible soit-il, a son importance. Supprimer des postes, c’est souvent dégrader la qualité du service public dans son ensemble. Les administrations, les hôpitaux, l’éducation… Aucun secteur n’est épargné à long terme.

Un effort demandé aux plus riches : l’arbre qui cache la forêt

Évidemment, pour faire bonne mesure, le gouvernement s’en prend aussi aux plus fortunés. Les riches, ces éternels boucs émissaires dans les discours politiques, sont encore une fois mis à contribution. Les « très hauts revenus » devront verser un effort supplémentaire, dans la lignée de la fiscalité mise en place par Sarkozy et Fillon. Encore une fois, une solution temporaire qui vient combler un vide béant dans les caisses de l’État.

Mais il ne faut pas être dupe. C’est une diversion pour détourner l’attention des vrais problèmes structurels de l’économie française. Oui, taxer les plus riches peut ramener quelques milliards, mais ce n’est pas une solution à long terme. Le cœur du problème reste la gestion des dépenses publiques, et la fameuse dette qui continue de s’accumuler comme une boule de neige.

Un plan budgétaire audacieux ou un jeu politique ?

Dans ce contexte, Michel Barnier tente de jongler entre des décisions impopulaires et la nécessité de présenter un plan budgétaire ambitieux. Fusionner des services publics, imposer les grandes entreprises et demander un effort aux plus riches, ce sont des mesures qui feront sûrement grincer des dents. Mais au fond, ce plan budgétaire n’est-il pas aussi un test politique pour le gouvernement ?

Entre tensions internes et critiques extérieures, ces annonces viennent prouver une chose : le pouvoir en place est en équilibre précaire. On ne cherche plus uniquement à faire des réformes pour sauver l’économie, mais aussi pour sauver la face. Et pendant ce temps, ce sont toujours les mêmes qui trinquent, qu’ils soient riches, fonctionnaires ou entrepreneurs.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼