par | 18 Déc 2024

Anne Hidalgo, les petits plats dans les grands et nos impôts à table

Quand on parle de Paris, on pense immédiatement à la gastronomie, à ses tables étoilées et ses cafés historiques. Mais apparemment, Anne Hidalgo, maire de la capitale, n’en a pas seulement fait un décor touristique. Les notes de frais de bouche et de représentation de son cabinet suscitent un appétit médiatique… mais pas pour les bonnes raisons.
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Champagne pour tout le monde (ou presque)

Rappelons les faits : une association anti-corruption a décidé de saisir le Conseil d’État pour demander une transparence sur des milliers d’euros dépensés par la mairie de Paris. On parle ici de notes de bouche assez copieuses pour nourrir un arrondissement entier, et de frais de représentation qui, visiblement, incluent plus de foie gras que de PowerPoint.

Alors, comment ne pas imaginer la scène ? Des dîners où l’on discute de politique urbaine autour d’un Châteauneuf-du-Pape millésimé, des petits fours qui passent aussi bien que les projets de piétonisation, et tout ça, bien sûr, sur notre argent. Mais rassurez-vous, ce ne sont sûrement pas des excès, juste des « nécessités de représentation ». Vous savez, le genre qui coûte une jambe de gigot à chaque contribuable.

La tour Eiffel et les dessous de table

Le problème ici, c’est moins le montant (encore que) que la décence. Dans une ville où les loyers explosent plus vite que la facture de champagne, où le prix du café frôle celui d’un repas entier dans certaines régions, voir de telles dépenses passer sous le tapis fleure bon le mépris.

Anne Hidalgo, qui s’affiche comme une fervente défenseure de l’environnement et de la justice sociale, pourrait-elle ignorer la contradiction flagrante entre ses discours et ces pratiques ? Ou alors, est-ce le syndrome typique du politique parisien, convaincu qu’un petit festin pour quelques privilégiés est une simple formalité administrative ?

Le contribuable à la carte

Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces frais ne tombent pas du ciel. Ce sont vos impôts, vos sacrifices, vos sueurs de fin de mois qui financent, en partie, ces soirées mondaines. Et pendant ce temps, Paris est embourbé dans des problèmes monumentaux : une crise du logement insupportable, une gestion des déchets en mode Tetris, et un réseau de transport public qui pourrait inspirer un film catastrophe.

Alors oui, on pourrait faire preuve de compréhension. Après tout, gérer Paris, c’est une tâche titanesque qui mérite bien un petit verre de grand cru de temps en temps, non ? Mais encore faut-il avoir l’honnêteté de nous le dire. Sauf que non, on préfère cacher ces frais sous des justifications administratives floues. Pas étonnant que les associations commencent à demander des comptes.

La gastronomie, c’est aussi un art de vivre

Pour être juste, Paris restera toujours Paris, avec ou sans ces scandales. La ville continuera à briller, à faire rêver, à attirer les foules. Mais quand l’art de la table devient un outil politique, on dépasse la gastronomie pour entrer dans une gastronomie politique où la symbolique dépasse la réalité.

Alors, Madame la Maire, si vous insistez pour dépenser des fortunes en frais de bouche, pourquoi ne pas rendre cela utile ? Organisez un grand dîner citoyen sur le Champ-de-Mars, servez vos fameux repas aux sans-abris, ou encore, ouvrez les cuisines municipales pour des ateliers éducatifs. Là, on parlerait de vrai changement. Mais pour l’instant, les Parisiens doivent se contenter de regarder, le nez collé à la vitrine.

Quelques miettes pour finir

Ce qui me dérange, ce n’est pas le dîner en lui-même, c’est le silence autour. On peut pardonner beaucoup de choses, mais pas l’opacité. Si vous voulez qu’on vous prenne au sérieux, commencez par nous inviter à table… ou au moins par nous dire ce qu’il y a dans votre assiette. Vous verrez, avec un peu d’honnêteté, même le pain rassis peut sembler plus digeste.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼