Moins d’argent, mais plus de bras ?
Dans une tentative un peu désespérée de nous rassurer, Migaud, le gars qu’on met toujours au front quand il s’agit d’annoncer les mauvaises nouvelles, affirme qu’on va quand même embaucher. Oui, 1 500 magistrats, 1 800 greffiers, et même 1 100 contractuels sont prévus. Ça sonne bien sur le papier, mais avec quel argent ? On nous coupe le budget et on nous promet des embauches en prime. C’est un peu comme si on vous disait que vous allez manger du caviar avec un ticket de rationnement.
Ah, mais ne soyons pas trop cyniques. Après tout, c’est « le régalien » qui est en jeu. Migaud nous jure la main sur le cœur que la justice reste une priorité. Oui, une priorité… dévaluée, soldée à -10%.
Un pauvre parent qu’on habille avec des promesses
« La justice, parent pauvre. » Ça, on l’a entendu plus de fois qu’on aimerait l’avouer. À croire que c’est devenu la devise nationale. Pourtant, on avait promis un renouveau, des budgets dignes de ce nom. Eric Dupond-Moretti, lors de son départ il y a quelques semaines, rappelait que la loi sacralisant le budget de la Justice devait être respectée. Sacraliser ? À ce stade, c’est presque un sacrilège. On parle quand même de la construction de 18 000 nouvelles places de prison, et soyons honnêtes, ça ressemble à une utopie avec des budgets en mode anorexie.
Réduction du déficit ou sacrifier la justice ?
Ce budget, on l’attendait comme le messie, mais c’est le diable qui arrive avec sa faux. Michel Barnier va nous le présenter jeudi, et spoiler alert : ça ne va pas faire plaisir. L’Élysée a décidé de réduire le déficit public à 5% l’an prochain. Bien sûr, la grande priorité, c’est de passer sous la barre des 3 % pour 2029, parce que Bruxelles nous l’impose. Alors, on sacrifie où on peut. La Justice, comme toujours, est en première ligne. Après tout, qui se préoccupe vraiment de l’état de nos tribunaux, des conditions de travail des juges ou du nombre de dossiers qui s’empilent jusqu’au plafond ?
Le fantasme de la justice parfaite
Mais attendez, c’est quoi l’idée ici ? Réduire les moyens tout en continuant à promettre des embauches ? Il faut être soit déconnecté, soit cynique, ou peut-être les deux. C’est comme se regarder dans le miroir et se dire qu’on va pouvoir courir un marathon après des semaines de jeûne forcé.
Derrière les chiffres, il y a des réalités. Le quotidien de ceux qui essaient de faire tourner la machine judiciaire avec des bouts de ficelle. Un magistrat par ici, un greffier par là, mais toujours pas de moyens pour faire fonctionner correctement tout ça. On parle de juges qui croulent sous les dossiers, de citoyens qui attendent des années pour que justice soit rendue. Mais bon, on va réduire le déficit, c’est déjà ça, non ?
Mais où va la justice ?
Et au final, c’est quoi le message ? Que la justice est une machine qu’on peut faire tourner avec du scotch et des promesses ? Que les juges et greffiers sont des super-héros capables de tout gérer sans moyens ? Que les citoyens peuvent continuer à attendre leur tour pendant que l’État joue à Tetris avec les budgets ? La vérité, c’est que la justice est en train de couler, et le pire, c’est qu’on nous demande de sourire pendant qu’on nous enfonce la tête sous l’eau.
Ce n’est plus un parent pauvre, c’est un parent abandonné, laissé sur le bord de la route avec une pancarte qui dit « Travaux en cours, veuillez patienter. » Mais patience, ça fait longtemps qu’on n’en a plus. Quant à l’espoir ? Il ne reste plus que le sarcasme pour tenir.
Alors, la justice, en 2025, avec 487 millions en moins ? Allez, courage, vous n’êtes plus qu’une statistique.
