Barnier débarque sans prévenir, Dati voit rouge
Le 15 juillet dernier, Michel Barnier balance sans prévenir sur le réseau X qu’il se lance dans la bataille électorale de la 2e circonscription parisienne. Motif officiel : « un moment très grave pour notre pays ». Motif officieux : il cherche clairement une rampe de lancement pour son ambition présidentielle, et tant pis si les électeurs parisiens deviennent les marchepieds de son grand projet personnel.
Autant dire que cette annonce a été accueillie comme une trahison par Rachida Dati, l’actuelle maire du très chic VIIe arrondissement, qui avait justement des vues sur ce siège. Il faut dire que Barnier n’a même pas eu l’élégance de prévenir sa collègue de parti. Classe, vraiment.
Quand elle a vu le tweet de Barnier, Dati aurait « vu rouge », selon les rumeurs de couloir. On l’imagine aisément fulminant devant son smartphone, prête à dégainer les textos incendiaires. Et vu son tempérament explosif, je donnerais cher pour assister à ses prochains face-à-face avec Barnier.
La droite parisienne joue aux chaises musicales
Rachida Dati a donc décidé de riposter, demandant dans l’urgence à être reçue par la commission d’investiture des Républicains, histoire de remettre les pendules à l’heure. D’ailleurs, son entourage ne cache pas qu’elle s’organise activement pour reprendre la main sur ce terrain miné par l’ancien Premier ministre.
Dati contre Barnier, c’est un peu le duel improbable entre une bête politique parisienne au verbe acide et un montagnard auto-déclaré qui revendique à tout bout de champ son attachement aux Alpes et au terroir savoyard. D’ailleurs, soyons honnêtes deux secondes : Barnier connaît quoi aux problématiques quotidiennes des Parisiens, lui qui se vantait récemment encore d’être un « montagnard éloigné du club parisien » ?
« La deuxième circonscription ne peut pas être un marchepied pour la présidentielle, ni l’instrument d’ambitions personnelles nationales », balance un élu LR visiblement excédé par ce parachutage évident. Franchement, difficile de lui donner tort. À croire que Barnier s’imagine débarquer tranquillement pour planter son drapeau comme s’il colonisait une nouvelle planète.
Un combat fratricide pour sauver la droite ?
Mais au-delà des punchlines et des egos blessés, ce clash révèle une bataille plus profonde : celle du leadership de la droite parisienne. Depuis la chute de Jean Lassucq (député macroniste sorti du jeu pour des comptes de campagne douteux), cette circonscription est devenue LE terrain d’affrontement symbolique entre LR et Renaissance. Gabriel Attal, patron des macronistes à l’Assemblée, a d’ailleurs flairé le sang dans l’eau et prépare tranquillement son candidat. Ambiance.
Dans cette partie d’échecs sanglante, l’issue reste incertaine, mais une chose est sûre : Dati n’est pas prête à céder un pouce de terrain à Barnier. Surtout pas quand elle a déjà la mairie de Paris en ligne de mire pour 2026. Un mandat législatif serait un atout décisif pour crédibiliser ses ambitions municipales.
C’est parti pour le grand spectacle politique
Personnellement, je savoure d’avance le duel télévisé. Imaginer Dati, avec sa gouaille légendaire et son sens inné de la punchline, affronter un Barnier probablement dépassé par le rythme parisien, c’est comme assister à une battle de rap improvisée en plein VIIe arrondissement : improbable, excitant, et terriblement addictif.
Et franchement, qui ne rêve pas secrètement d’assister au moment où Dati balancera à Barnier ses contradictions entre ses ambitions nationales et son prétendu amour pour Paris ? Parce que soyons sérieux, entre le glamour d’une terrasse du VIIe et l’air frais des Alpes, Barnier ferait probablement mieux de retourner skier plutôt que de tenter de survivre dans la jungle urbaine parisienne.
Alors, à toi, électeur parisien, prépare-toi à cette confrontation directe qui promet de te réveiller un peu du coma politique dans lequel Anne Hidalgo t’avait plongé depuis trop longtemps. Dati contre Barnier, c’est le blockbuster politique de la rentrée, un duel à mort où personne ne sortira indemne, surtout pas le perdant.
Et sincèrement, vu le show que ces deux-là promettent de nous offrir, je te conseille vivement de ne pas manquer ce spectacle inédit. Ça risque d’être aussi brutal que délicieux, et ça tombe bien : j’adore quand ça clash sec chez les puissants.