« Nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français » : sérieusement ?
Macron a ouvert son allocution avec une vidéo rétrospective, façon best-of de 2024. Les Jeux olympiques, le retour de Notre-Dame, le 80e anniversaire du Débarquement… Il fallait bien quelques images de gloire nationale pour contrebalancer l’échec cuisant de la dissolution. Une stratégie vieille comme le monde : distraire avec des paillettes pendant que l’incendie fait rage dans la cuisine.
Le président nous invite à « garder le meilleur » de cette année. Mais soyons honnêtes : que reste-t-il à part une instabilité politique digne d’un feuilleton Netflix mal ficelé ? On en viendrait presque à demander un abonnement mensuel pour suivre les rebondissements. François Bayrou en Premier ministre, vraiment ? C’est le quatrième cette année. À ce rythme, l’Élysée pourrait organiser un speed-dating des chefs de gouvernement.
La dissolution : la gaffe qu’il fallait reconnaître (mais un peu tard)
Enfin, un moment d’honnêteté. Macron admet que la dissolution de l’Assemblée a été un fiasco. « Davantage de divisions que de solutions », a-t-il déclaré, en mode repentir public. Mais pourquoi attendre six mois pour sortir le mouchoir ? Le peuple, lui, avait flairé la catastrophe dès l’annonce.
Et que dire de sa déclaration selon laquelle l’Assemblée actuelle représente « le pays dans sa diversité » ? C’est une belle pirouette pour justifier un échec monumental. La vérité, c’est que cette dissolution a transformé le Parlement en arène romaine où les élus se battent pour leur survie politique, pendant que les Français comptent les points.
Référendums : l’illusion démocratique made in Macron
L’annonce phare de la soirée : des référendums sur des « sujets déterminants » en 2025. Vous avez bien lu, le président veut jouer la carte de la démocratie directe. Mais ne soyons pas dupes : cela ressemble plus à une diversion qu’à une révolution démocratique.
Rappelons que depuis son élection en 2017, Macron a évoqué ces fameux référendums à plusieurs reprises… sans jamais les organiser. Alors, pourquoi y croire cette fois-ci ? Peut-être que l’idée est de calmer la grogne populaire en donnant l’impression que le pouvoir revient au peuple. Spoiler : il ne revient jamais vraiment.
« Réveil européen » : un discours ambitieux ou un leurre ?
Macron a également sorti son joker préféré : l’Europe. Un « réveil européen » pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine, rien que ça. Commerce, agriculture, technologie, écologie : selon lui, il faut aller plus vite et investir davantage. Mais ce refrain commence à ressembler à une vieille chanson dont on connaît déjà le final.
Le problème, c’est que ce réveil ressemble davantage à un rêve éveillé. Simplifier les règles européennes et prendre des décisions rapides ? Bonne chance pour convaincre une Union où chaque pays défend ses propres intérêts. Et pendant ce temps, les agriculteurs français continuent de se battre contre des normes absurdes et une concurrence déloyale.
Mon point de vue : une belle leçon de politique spectacle
Macron est passé maître dans l’art du storytelling présidentiel. Entre mea culpa sur la dissolution et grandes ambitions européennes, il sait manier la communication comme un chef d’orchestre. Mais derrière cette façade, le pays reste enlisé dans une crise politique et sociale.
Si 2025 doit être, comme il le dit, une « année d’action », alors il faudra plus que des mots et des vidéos rétrospectives pour convaincre. Les Français attendent des résultats concrets, pas des promesses recyclées. Peut-être que la véritable solution, c’est un président capable de reconnaître ses erreurs… avant qu’elles ne deviennent irréparables.
Alors, Monsieur Macron, à vous de jouer.