Un Liban à genoux : l’éternel cycle de violence
Le Liban, cette terre aux mille cicatrices, vacille à nouveau sous le poids de la violence. Ce n’est pas la première fois que le pays brûle, mais à chaque fois, la dévastation semble plus profonde, les plaies plus béantes. Depuis l’assassinat de Nasrallah, des milliers de civils sont déplacés, des familles brisées, des villes en ruines. Encore une fois, la communauté internationale assiste, impuissante, à la désintégration d’un pays. Mais ici, ce n’est pas seulement une guerre de territoire, c’est une guerre d’idées. Le Hezbollah, plus qu’une organisation, est une idéologie. Décapiter son leader ne suffit pas à le faire disparaître.
On pourrait comparer cela à l’hydre de la mythologie grecque : coupez une tête, et deux autres repoussent. C’est précisément ce qui se passe avec Hachem Safieddine, cousin et successeur de Nasrallah, nommé en seulement vingt-quatre heures. La violence appelle la violence, et chaque coup porté au Hezbollah ne fait que nourrir les braises d’un fanatisme plus radical. L’Iran, grande puissance de l’ombre, ne laissera pas cette attaque impunie. Le Moyen-Orient est un échiquier, et les joueurs sont nombreux, tous prêts à sacrifier des pions pour asseoir leur domination.
Nétanyahou : l’art de la diversion politique
Benyamin Nétanyahou, un homme que certains voient comme un stratège génial, d’autres comme un politicien désespéré. Alors qu’Israël commémore les attaques terroristes du Hamas, il trouve dans cette frappe contre Nasrallah une opportunité en or pour détourner l’attention. En un instant, il redore son blason auprès de ceux qui doutaient de sa fermeté face à l’ennemi. Mais derrière ce coup d’éclat se cache une réalité plus sombre : cette victoire est-elle vraiment durable ?
En éliminant Nasrallah, Nétanyahou ne fait que renforcer la légitimité du Hezbollah aux yeux de ses partisans. Et pire encore, il jette le Liban dans un chaos qui pourrait se répercuter bien au-delà de ses frontières. En politique, comme en art, tout est une question de timing. Et Nétanyahou a choisi son moment avec brio. Mais l’histoire ne le jugera pas seulement sur ses victoires militaires, mais sur les conséquences à long terme de ses décisions. La stabilité du Liban, déjà fragile, ne tient plus qu’à un fil. L’embrasement est imminent.
Les États-Unis : spectateurs ou complices ?
Pendant ce temps, l’administration Biden se retrouve dans une position délicate. Prévenue de l’attaque contre Nasrallah seulement quelques minutes avant l’opération, elle apparaît fragilisée. Ce coup de théâtre fait les affaires de Donald Trump, dont l’ombre plane toujours sur la politique internationale. Nétanyahou lui a offert sur un plateau d’argent une victoire idéologique : celle de la force brute face à l’ennemi. Mais cette démonstration de pouvoir ne fait qu’envenimer une situation déjà explosive.
Les États-Unis, pris dans un jeu d’alliances incertain, renforcent leur présence militaire dans la région, tandis que Tsahal masse ses troupes à la frontière libanaise. Et pendant que les grandes puissances jouent aux échecs avec des vies humaines, le Liban, lui, sombre dans le désespoir. Comment ne pas voir dans cette escalade un miroir de toutes les guerres inutiles du passé ? Le Moyen-Orient n’a jamais été un terrain propice aux solutions simples, et chaque nouvelle intervention ne fait que complexifier un peu plus la situation.
Une paix illusoire, une violence sans fin
Penser que l’assassinat de Nasrallah mènerait à la paix relève de l’utopie. Le Liban, ce pays où les factions politiques et religieuses s’entre-déchirent depuis des décennies, ne trouvera jamais la paix tant que la violence restera l’unique réponse à ses problèmes. Nétanyahou a peut-être restauré son image en Israël, mais à quel prix ? La région tout entière est en train de basculer dans un chaos qui pourrait durer des années.
L’Iran menace Israël de représailles, et le cercle vicieux de la violence continue. Les tanks, les drones, les bombes, tout cela n’a jamais apporté la paix. Il est temps de rompre avec cette logique mortifère, de trouver des solutions qui ne passent pas par la destruction et la mort. Le Liban, le Hezbollah, l’Iran, Israël… tous sont pris dans une danse macabre où personne ne sortira vraiment vainqueur. La véritable victoire ne viendra que lorsque les armes se tairont, et que l’on choisira enfin de bâtir, plutôt que de détruire.