par | 21 Mai 2024

Marion Maréchal veut interdire les grèves les jours fériés

Marion Maréchal souhaite interdire les grèves dans les transports publics durant les jours fériés, dénonçant une "prise en otage" des usagers. Cette proposition, visant à réduire au silence les travailleurs, représente une menace directe contre un droit fondamental inscrit dans la Constitution. Explorons les implications de cette mesure et pourquoi elle est dangereuse pour notre démocratie sociale.
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Voilà une idée qui va faire grincer des dents plus d’un syndicaliste : Marion Maréchal veut interdire le droit de grève dans les transports publics pendant les jours fériés. Oui, tu as bien lu. La dame de fer de la droite dure française propose ni plus ni moins que de réduire au silence ceux qui osent lever la voix quand le système les opprime. C’est un peu comme si on disait aux pompiers de ne pas éteindre les feux le 14 juillet parce que, hey, c’est férié.

Un droit fondamental en danger

Marion Maréchal avance son pion en qualifiant les grèves de « prise en otage des Français ». Dramatique, non ? Elle joue sur la corde sensible, cette vieille rengaine du « usagers en galère » versus « grévistes égoïstes ». Mais au fond, cette proposition, c’est une attaque directe contre un droit fondamental : le droit de grève. Rappelons que ce droit, inscrit dans la Constitution française depuis 1946, est l’outil ultime pour les travailleurs de faire entendre leurs revendications quand tout le reste a échoué.

Le piège des jours fériés

Maréchal choisit les jours fériés, ces moments sacrés où tout le monde veut souffler un peu, pour museler les travailleurs. L’astuce est habile. Elle sait pertinemment que les grèves pendant ces périodes ont un impact énorme, rendant visible le mécontentement des travailleurs. En interdisant les grèves les jours fériés, elle cherche à rendre les mouvements sociaux invisibles, à les marginaliser.

Il ne faut pas être dupe : cette proposition a des visées politiques claires. Marion Maréchal veut séduire un électorat lassé des grèves à répétition, en particulier celui qui considère que les services publics devraient fonctionner sans accroc, quoi qu’il arrive. Cette stratégie de polarisation est vieille comme le monde : diviser pour mieux régner. Mais ce que Maréchal ne dit pas, c’est que derrière chaque grève, il y a des hommes et des femmes qui luttent pour des conditions de travail décentes, pour des salaires justes, pour leur dignité.

Une perspective historique

Revenons un peu en arrière. Le droit de grève n’a pas toujours existé. Au XIXe siècle, les grèves étaient réprimées avec une violence inouïe. Les travailleurs se battaient non seulement pour leurs droits, mais aussi pour leur survie. Et ces luttes ont mené à des avancées sociales majeures. Oublier cet héritage, c’est risquer de revenir à des temps où les travailleurs n’avaient aucune voix. Imagine un monde où Zola n’aurait jamais écrit « Germinal », où les mouvements ouvriers n’auraient jamais secoué le statu quo. Effrayant, non ?

Je me souviens d’une grève de la RATP il y a quelques années. Une journée de chaos total. Aucun métro, des bus bondés, des heures de marche à travers Paris pour arriver au boulot. Frustrant ? Absolument. Mais en discutant avec les conducteurs de bus que je croisais, j’ai compris leurs raisons : salaires gelés, heures supplémentaires non payées, conditions de travail déplorables. Cette galère m’a ouvert les yeux sur une réalité qu’on préfère souvent ignorer depuis notre confort de passager.

Ce qui est vraiment inacceptable

Le vrai scandale, ce n’est pas la « prise en otage » des usagers, mais la tentative de museler les travailleurs. Maréchal veut nous faire croire qu’elle défend le petit peuple contre des syndicats tout-puissants, mais elle oublie que ces syndicats, ce sont les travailleurs eux-mêmes. Les grèves sont le reflet d’un mal-être profond, d’un système qui broie les individus.

Alors, à tous ceux qui en ont marre des grèves : souvenez-vous pourquoi elles existent. Ce n’est pas par plaisir de vous embêter, mais parce que les revendications tombent souvent dans des oreilles sourdes. Et si Marion Maréchal obtient gain de cause, ce ne sont pas seulement les jours fériés qui seront affectés, mais bien notre démocratie sociale qui prendra un coup sévère. Soyons vigilants, parce que le silence des travailleurs, c’est la victoire des oppresseurs.

Léna

Exploratrice des tendances parisiennes chez « A Nous Paris ». Du shopping à la société, je déniche l’inédit avec une touche décalée ! ✨📰