Les candidats en piste : révolutionnaires ou statu quo ?
David Belliard, l’écolo qui rêve d’une capitale végétale, a déjà dégainé sa faucille (en bambou recyclé). Son objectif ? Transformer Paris en une jungle urbaine où la voiture sera un vestige du passé. Mais si vous pensiez que les embouteillages étaient insupportables aujourd’hui, attendez de voir la pagaille d’une ville 100 % piétonne. D’un autre côté, il faut admettre que la verdure commence à manquer cruellement dans cette jungle de béton.
À droite, Rachida Dati affûte ses griffes. La maire du très chic 7ᵉ arrondissement joue sur une corde sensible : sécurité, propreté, et, soyons honnêtes, une envie d’en finir avec les réformes jugées « progressistes » d’Hidalgo. Pas question de voir des rats défiler dans le métro ou des scooters jouer au rodéo sur les trottoirs. Mais Rachida, c’est aussi le symbole d’une droite conservatrice qui pourrait refroidir les élans de modernité d’une partie de l’électorat parisien.
Et puis il y a Emmanuel Grégoire, le bras droit d’Hidalgo, qui espère prolonger l’héritage sans effacer les traces. En clair, c’est l’héritier désigné, mais aussi le souffre-douleur parfait pour les Parisiens en colère. Car, rappelons-le, le bilan d’Hidalgo, c’est un cocktail explosif de rénovations interminables, de dettes qui s’envolent, mais aussi de transformations audacieuses (qu’on aime ou qu’on déteste).
Enfin, la rumeur enfle autour d’un possible come-back de Cédric Villani, le mathématicien devenu politicien, dont le style excentrique est à la hauteur de ses ambitions. Mais Paris est-elle prête pour un maire qui jongle entre algorithmes et poésie lyrique ?
Paris, capitale ou capharnaüm ?
Ce qui est fascinant, c’est de voir à quel point Paris cristallise toutes les contradictions françaises. Une ville qui se veut mondiale mais croule sous des infrastructures vieillissantes. Un lieu qui rêve de grandeur, mais qui suffoque sous la gestion quotidienne d’un trop-plein de touristes, de pollution et de tensions sociales.
Les pistes cyclables d’Hidalgo, par exemple, sont un emblème parfait : applaudies par les cyclistes, honnis par les automobilistes. Cette bataille de la rue est une métaphore de l’état d’esprit parisien. Qui peut réconcilier une ville où chaque trottoir semble être une zone de guerre entre joggeurs, poussettes et trottinettes ? Qui aura le courage de dire aux Parisiens que, oui, vivre ici c’est un luxe, mais qu’il faudra aussi payer le prix (littéralement) ?
Les Parisiens, ce peuple ingérable
Ah, les Parisiens. Un peuple qui râle autant qu’il rêve. Ils veulent une ville propre mais sans privatiser les services. Plus de logements sociaux, mais pas dans leur arrondissement. Moins de voitures, mais une place de parking gratuite devant chez eux. Ils sont exigeants, et c’est ce qui rend la tâche d’un maire si infernale.
Alors que 2026 approche, on peut déjà prédire une campagne électrique, faite de promesses intenables et de débats enflammés sur Twitter. Mais le problème de Paris, ce n’est pas seulement son maire. C’est nous tous. Parce que, finalement, Paris est ce qu’on en fait : un lieu magnifique, complexe, insupportable et irremplaçable.
Dans cette bataille pour la mairie, il n’y a pas de héros ni de miracle. Seulement des candidats prêts à tout pour décrocher la clé d’un enfer pavé de bonnes intentions. Bonne chance à eux. Ils vont en avoir besoin.