Bienvenue dans le dernier épisode du grand feuilleton « Démocratie en Direct » où le suspense et les rebondissements sont moins à chercher du côté des intrigues politiques que dans la capacité de nos chers ministres à transformer l’Assemblée nationale en un véritable spectacle de mime. Spoiler alert : on n’est pas là pour applaudir du Pantomime mais pour décrypter un dialogue de sourds orchestré par ceux censés faire vibrer la corde de la transparence démocratique.
Le rappel à l’ordre
Quand Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, se transforme en maîtresse d’école pour rappeler à l’ordre nos ministres égarés, on se dit qu’on a glissé dans une dimension où le bon sens a déserté les bancs du gouvernement. L’incident, qui s’est déroulé dans ce théâtre d’ombres chinoises qu’est devenu l’hémicycle, met en lumière un fléau plus accablant que la tenue décontractée d’un député un jour d’été : l’absence de réponses concrètes du gouvernement aux questions des élus.
Le syndrome de l’amnésie sélective au gouvernement
Patricia Mirallès, secrétaire d’État aux Anciens combattants, s’est retrouvée sous les feux de la rampe, non pour son éloquence, mais pour son impressionnante capacité à incarner le vide. Face à une question légitime de la députée Les Républicains Nathalie Serre concernant une supposée autorisation d’un « village saoudien » sur le site prestigieux des Invalides, notre chère secrétaire d’État a brillé par sa capacité à esquiver, jongler et finalement plonger dans un silence aussi épais que le mystère entourant ce fameux projet.
L’art de la réponse évasive : Un nouveau genre littéraire ?
Ah, quelle merveilleuse démonstration de l’art de la réponse évasive nous avons eu là ! Un spectacle où l’on assiste, mi-amusés mi-dépités, à la transformation de la politique en une sorte de performance artistique où le concret laisse place à l’abstrait. Patricia Mirallès, dans un élan de transparence aussi clair que le brouillard londonien, nous offre une masterclass du « Je n’ai rien à dire, mais je le dis quand même ».
La démocratie, ce n’est pas juste un mot sur une affiche
Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas juste la capacité d’un ministre à répondre à une question sans s’emmêler les pinceaux, mais le respect fondamental du dialogue démocratique. Le gouvernement est responsable devant le Parlement, rappelle Yaël Braun-Pivet. Un petit rappel, certes, mais qui pèse lourd sur la balance de notre cher vieux concept de démocratie.
Alors, que retenir de cette joute verbale digne d’un épisode de « Veep » sans Julia Louis-Dreyfus pour sauver la mise ? Peut-être que dans ce grand théâtre de l’absurde qu’est parfois devenu notre panorama politique, il est temps de réclamer des réponses, de la transparence, et un peu moins de cirque.
Au final, ce n’est pas juste un village saoudien qui est en question, mais notre village démocratique à tous. Et dans ce village, chaque voix, chaque question, mérite une réponse. Pas une pirouette. Alors, chers élus, avant de jouer aux fantômes dans l’hémicycle, souvenez-vous que vous êtes les voix de ceux qui ne peuvent être là. Et cette voix, elle doit porter, claire, forte, et informée. Sinon, à quoi jouons-nous ?